Comme chaque année depuis vingt ans, les équipes de l'observatoire de la côte aquitaine ont entrepris leur campagne de suivis du littoral, après un hiver au caractère érosif particulièrement important.
Depuis 2002, chaque année à la fin de l'hiver, ils arrivent sur les plages des côtes aquitaines avec leurs instruments de mesure. Les ingénieurs risques côtiers de l'observatoire de la côte aquitaine ont pris un peu de retard avec la crise sanitaire, mais la campagne de suivi a bien lieu, depuis le 11 mai, et jusqu'à fin juin. Au total, ce sont quelques 300 kilomètres de littoral, et 168 profils qui sont scrutés et analysés.
Le équipes dépêchées sur place tiennent des suivis, très précis, à l'aide de GPS différentiels sur la localisation exacte du trait de côte, la limite entre la terre et l'océan.
Ces mesures nous permettent de voir l'évolution des stocks sableux sur les plages. On voit par exemple qu'après les tempêtes assez intensives, on va avoir une perte de volume de sable, qui potentiellement peut revenir les années où les hivers sont plus cléments
Regardez le reportage de France 3 Euskal Herri
Que ce soit à Bidart au Pays basque, comme ailleurs, de nombreux facteurs accentuent l'élévation de la plage ou l'érosion des falaises, comme l'exposition à la marée, mais aussi la pluie qui, en s'infiltrant, peut favoriser le glissement de la falaise.
Un hiver 2019-2020 "au caractère érosif"
Ainsi, selon l'OCA, l'hiver 2019-2020, et sa succession de tempêtes en novembre et décembre, "compte parmi les plus énergétiques et celui dont le caractère érosif est le plus important après l’hiver 2013-2014".
Ces mesures permettent à la fois de quantifier l'évolution du trait de côte, mais aussi de comprendre cette évolution et de mesurer l'impact du changement climatique sur cette dernière.
Un recul de plusieurs dizaines de mètres
En Aquitaine, le trait de côte recule de -2,5m à -1,7 mètre chaque année. Mais une seule tempête peut entrainer un recul brutal de 20 mètres.
Un rapport de l'OCA, en date de décembre 2016, projetait ainsi un recul de la côte sableuse lié à l'érosion chronique "entre 20 et 50 m respectivement pour les horizons 2025 et 2050, auquel s'ajoute un recul lié à un événement majeur en général de l'ordre de 20 mètres".
Les mêmes prévisions envisageaient un retrait entre 10 et 27 m pour la côte rocheuse, aux mêmes échéances.
Or depuis 1962, la densité de population a augmenté sur la côte sud-atlantique de 64 %. Au total, plus de 5 300 logements seront menacés d'ici 2050, en l'absence de construction d'ouvrages de protection.