Communiqué de la fédération, pétition, prises de position, les surfeurs s'insurgent contre la fermeture du littoral au moins jusqu'au 2 juin. Ils défendent le concept de plage dynamique qui leur permettrait de reprendre leur sport. Un amendement est examiné par le Parlement.
L'Australie et les Etats-Unis la semaine dernière, l'Espagne samedi, le Portugal ce lundi, ont de nouveau rouvert l'accès aux plages, avec des mesures sanitaires strictes (distranciation, horaires...). Ce week-end, à San Sebastian, les surfeurs ont retrouvé les vagues. En revanche, à quelques dizaines de kilomètres de là, toujours rien sur les vagues basques, landaises, comme dans l'ensemble du littoral de la métropole.
Lors de la présentation à l'Assemblée Nationale mardi de la première période du déconfinement du 11 mai au 2 juin, Edouard Philippe a annoncé que les plages resteraient fermées.
Deux poids, deux mesures ?
Une fermeté qui passe très mal dans l'univers du surf.
Plusieurs sports individuels (cyclisme, tennis, running...) vont en effet pouvoir reprendre le 11 mai.
Les clubs seront autorisés à rouvir dans des conditions strictes, tout comme les structures du haut niveau, comme les Creps et l'Insep.
Par ailleurs, la majorité des plages du littoral de l'hexagone se situe en zone verte.
Enfin, dans l'eau, il n'y a pas besoin d'appliquer les fameuses mesures de distanciation physique. Elles se font naturellement car il est impossible de surfer côte à côte à moins d'un mètre..."Surfer n'est pas un crime" estime le landais d'adoption Killian Guérin.
"Le problème, estime Stéphane un dirigeant de club girondin, c'est que le gouvernement considère la plage seulement comme un lieu pour faire de la bronzette".
Le communiqué cinglant de la FFS
Samedi, la fédération française de surf, qui dépend pourtant de l'Etat, a publié un communiqué offensif sur l'interdiction d'accès aux plages :
"La jouissance de l'environnement naturel proche est un élément d'équilibre pour l'ensemble des Français. Et il n'y a pas lieu à notre sens d'instaurer sur ce plan une ségrégation illégitime et une stigmatisation de certains (français) en les privant de ce bénéfice salutaire de proximité.
Les pratiquants de l'océan, de la plage seraient-ils moins responsables que les autres amoureux de la nature ? Seraient-ils à ce point inconscients au point de revenir sur un espace de passion sans discipline?"
Une plage dynamique
Le président de la fédération française Jean-Luc Arrassus et toute son équipe remuent ciel et terre pour infléchir les autorités, en collaboration avec les clubs, les élus locaux, les fédérations du nautisme et diverses associations comme "surf et santé", très impliquée dans le dossier.
Avec un concept précis, celui de plage dynamique. En clair, un accès au site entre le 11 mai et le 2 juin uniquement dans le cadre de la pratique sportive, surf, body board, natation, marche, jogging....
Ce surf and go proscrit donc le bronzage et le déploiement des serviettes.
A la fédération de surf, on précise que cela permettrait de roder le dispositif dans l'optique de l'été.
Un amendement examiné au Parlement
Le projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire, voté aujourd'hui par le Sénat et demain par l'Assemblée Nationale, prévoit notamment l'interdiction les plages au moins jusqu'au 1er juin.
Cependant un amendement permettant l'ouverture des plages, sera examiné. Il est porté par des élus nationaux, députés et sénateurs, de tous les territoires et de plus en plus nombreux selon la fédération.
L'espoir demeure mais il semble bien mince.
L'Etat inflexible?
La préfète de la région Nouvelle Aquitaine avait affirmé en conférence de presse le 27 mars que "les plages devront rouvrir le 11 mai ou à une autre date".Depuis, Fabienne Buccio a resserré le leash lors de son dernier point presse jeudi 30 avril : " Ce sera le 2 juin si les conditions sanitaires et épidémiologiques sont réunies"...
Les autorités ne veulent pas voir les plages prises d'assaut, s'il fait beau, lors des week-end prolongés de mai, l'Ascension et Pentecôte, les deux seuls d'ici les vacances d'été début juillet.
" Le moment viendra pour lever cette interdiction sur les plages en mettant en place quelques contraintes" a déclaré ce week-end Christophe Castaner.
Les surfeurs comptent les heures...