Le crowdfarming est un nouveau modèle d'agriculture qui s'implante au Pays basque. Grâce à la plateforme, des consommateurs peuvent adopter une brebis et recevoir livré à la maison le fromage fabriqué avec son lait.
Ce matin là, Marie a reçu un colis particulier. A l'intérieur, une lettre indiquait : Cher crowdfarmer, nous sommes très heureux de vous envoyer une partie de notre production d’Ossau Iraty.
Sur internet, Marie a adopté l’été dernier, une brebis au Pays basque. Elle peut maintenant déguster deux kilos de fromage. Grâce au crowdfarming, un nouvel modèle de production qui établit un contact direct entre producteurs et consommateurs. Marie défend ce type d'agriculture :
Ce serait bien que ce soit l’agriculture de demain. Les agriculteurs perçoivent plus que ce que l’on paie en grande distribution par exemple.
La plateforme veut corriger le déséquilibre entre ce que paye le consommateur et ce que reçoit le producteur, limiter le gaspillage et plus globalement améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement.Tout ce qui est produit est acheté d’avance. Il y a moins de perte dans les transports. Sur le site, on peut acheter un cacaoyer aux Philippines, une parcelle de quinoa en Espagne, un champ de courges en Autriche :
FarmerNews: Karin Metz, Mostviertler Kuerbishof Metz
— CrowdFarming (@crowdfarmingco) September 23, 2020
?The leaves & stems of the #pumpkin plants are drying out. The pumpkins change color from green to a beautiful yellow-orange.
?Adopt a pumpkin field before 24/09 & receive organic pumpkin seed oil ► https://t.co/94SUtlGGTs pic.twitter.com/kdo39fJd4U
Ou, comme Marie, une partie des brebis de Sébastien Astabie, installé à Bunus, petite commune rurale dans les Pyrénées-Atlantiques.
58,72 euros pour adopter Triki et recevoir le fromage fabriquer avec son lait au mois de mai. "Il a fallu les mettre de côté pour les prendre en photos. Il fallait qu’elles jouent le jeu, elles-aussi" s'amuse l'agriculteur.
Une séance de photos qui lui a permis de redresser ses finances. Avant, il vendait parfois à perte. Aujourd’hui, une grande partie de ses revenus est garantie.
Moi, ça me permet de me projeter. Parce que quand on démarre dans une saison, on prend le risque de transformer, de mettre en fabrication et après il faut vendre aussi. Là, on sait qu’il y a une certaine quantité qui est assurée d’être vendue. Pour nous, c’est bien !
Le concept de crowdfarming a été lancé par deux frères espagnols qui ont repris le verger abandonné de leur grand-père. Pour replanter les arbres morts, ils ont proposé à des membres de leur famille d'adopter un oranger, de suivre sa croissance et de recevoir la récolte de l'arbre. C'était en 2010.
Aujourd'hui, comme Sébastien, 160 producteurs de six pays inscrits sur la plateforme Crowdfarming. Elle espère tripler le nombre de consommateurs d’ici 2022.
Quels sont les visages de l’agriculture d’aujourd’hui ? Pour les découvrir, cliquez sur un point, zoomez sur le territoire qui vous intéresse ou chercher la commune de votre choix avec la petite loupe. Bonnes balades au cœur du monde paysan.