Affaire Alexandre Junca : le procès s'ouvre demain à la Cour d' Assises de Pau

C'est un procès très attendu. En 2011 à Pau, la mort suivie de la mutilation du jeune Alexandre Junca, avait suscité l'effroi. Après une longue enquête, les deux principaux suspects ont été mis en examen pour vol avec violences ayant entrainé la mort. Ils encourent la prison à perpétuité.

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C'est un des procès les plus importants de ces dernières années. Cinq ans après les faits, ce que l'on a appelé " l'affaire Alexandre Junca" sera jugée demain et pour jusqu'au 16 juin à la Cour d'Assises de Pau. 

En juin 2011, l'adolescent avait disparu alors qu'il rentrait chez son père. Après plusieurs semaines de recherches, son corps démembré avait été découvert dans le gave de Pau. Au terme de plusieurs mois  l'enquête, 5 personnes ont été interpellées. Les investigations ont permis d'établir qu'un vol de portable est à l'origine du drame.

Les deux principaux suspects, deux marginaux au lourd passé psychiatrique, sont accusés d'avoir dérobé le téléphone d'Alexandre, puis de l'avoir violemment agressé au point de provoquer sa mort.
Le corps du jeune garçon de 13 ans a été ensuite découpé, avec l'aide de 2 complices, avant d'être jeté dans le gave de Pau.  

Les deux principaux accusés, Mickaël Baehrel et Christophe Camy comparaitront pour vol avec violences ayant entraîné la mort et encourent la perpétuité.  Fatima Ennajah l'ex compagne de Baehrel et Claude Ducos, un retraité, sont accusés de recel de cadavres et risquent respectivement 5 et  3  ans de prison.

Un procès que vous pourrez suivre jusqu'au 16 juin sur France 3 Aquitaine. 



En voici la chronologie détaillée.


2011

4 juin, 23h : Alexandre Junca, 13 ans et demi, rentre à vélo chez son père rue Galos dans le quartier des Halles de Pau. Son vélo est retrouvé attaché devant le domicile de son père. Mais pas de traces de l’adolescent. L’alerte est donnée le lendemain. L’enquête est confiée à la sûreté urbaine de Pau.

8 juin : le parquet demande le renfort de la Police Judiciaire. Près de 300 collégiens manifestent dans Pau pour distribuer des tracts avec la photo d’Alexandre. Un groupe Facebook est créé, il compte 6800 membres. Un avis de recherche est placardé dans toute la ville et l’agglomération.

26 juin : Un fémur humain est découvert par des SDF dans le gave de Pau.

30 juin : les analyses ADN montrent que le fémur est celui d’Alexandre. Il a été découpé post mortem. Le parquet ouvre une instruction judiciaire pour assassinat d’un mineur de 15 ans accompagné d’actes de torture et de barbarie, qualification la plus haute dans le code pénal. Un numéro vert est mis en place. Un autel est dressé par des anonymes rue Galos, à l’endroit où le vélo a été retrouvé : des fleurs et un registre de condoléances.

4 juillet : une marche est organisée dans le centre-ville de Pau. 4300 personnes défilent en silence, en soutien à la famille.
60 enquêteurs travaillent sur cette affaire, des dizaines d’experts, 4 millions de communications téléphoniques analysées, des centaines d’appartements perquisitionnés. Cette affaire mobilise les plus gros moyens d’investigation en France.

19 octobre 2011 : les recherches se concentrent sur une digue en travaux le long du gave. 400 m3 de gravats fouillés. Un chien marque un arrêt. La quasi-totalité du corps en morceaux sera découvert en 3 jours et 3 nuits de recherche. Les analyses ADN montrent qu’il s’agit d’Alexandre. Il a été jeté là entre le 5 juin (sa disparition) et le 15 juin (date de la construction de la digue).


2012

2 juillet  : obsèques d’Alexandre Junca.


2013


début avril : 5 personnes interpellées et placées en garde à vue. 4 marginaux dont une femme et un retraité chasseur.

8 avril : le principal suspect Mickaël Baehrel est déféré devant  la juge d’instruction. En garde à vue, il a avoué avoir frappé Alexandre avec un marteau. C’est un jeune marginal de 27 ans au passé judiciaire lourd (une dizaine de condamnations) et une situation familiale faite de ruptures et d’errances. Il est mis en examen pour enlèvement, séquestration de mineur et assassinat. 3 autres suspects sont aussi mis en examen.

23 avril  : Claude Ducos demande sa remise en liberté devant la chambre de l’instruction.

26 avril : la chambre de l’instruction rejette sa demande. Claude Ducos reste en prison.

30 juillet : Fatima Ennajah, compagne de Mickaël Baehrel, demande sa remise en liberté. Rejetée.

17 septembre : la chambre de l’instruction examine la demande d’annulation des mises en examen de Claude Ducos de Fatima Ennajah (mis en examen pour assassinat et enlèvement et séquestration de mineur de 15 ans). Demandes rejetées.

11 décembre : perquisition au 31 rue Emile Guichené, ancien domicile de Fatima Ennajah. Elle affirme avoir entendu Alexandre crier.


2014

21 janvier : des experts de Bordeaux fouillent la cave de l’immeuble et ne trouvent rien.

18 février : Mike Bonnet, compagnon de galère de Mickaël Baehrel, demande sa remise en liberté. La chambre de l’instruction le libère une semaine plus tard. Sa mise en examen pour non dénonciation de crime sera ensuite annulée. Mike Bonnet n’est plus que témoin dans cette affaire.

6 juin : Mise en examen et emprisonnement de Christophe Camy, un marginal, dénoncé par son père. C’est lui qui a en 1er agressé Alexandre pour lui voler son portable. Il a un lourd passé psychiatrique.

Nuit du 23 au 24 juin : reconstitution judiciaire sous haute protection policière en présence de Mickaël Baehrel, Christophe Camy, Fatima Ennajah et Claude Ducos. Chacun campe sur ses positions, notamment Ducos qui nie toujours être lié à l’affaire et Camy qui affirme s’être enfui devant la violence des coups portés à Alexandre.

3 juillet  : requalification des mises en examen. Baehrel et Camy sont désormais poursuivis pour vol avec violences ayant entraîné la mort (perpétuité encourue), Claude Ducos pour recel de cadavre et atteinte à l’intégrité d’un cadavre (5 ans) et Ennajah pour non dénonciation de crime et recel de cadavre (3 ans).


2015

5 août  : renvoi des 4 prévenus devant la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques pour ces chefs d’accusation.

3 novembre : Claude Ducos demande l’annulation de son renvoi devant la cour d’assises. Elle sera refusée. Mike Bonnet est lui définitivement blanchi.

12 février : le pourvoi en cassation de Claude Ducos est rejeté. Il sera bien jugé.

Le rappel des faits en images signé Elise Deycard
C'est un des plus grands procès de ces denières années. Deux marginaux sont accusés d'avoir tué et démembré un jeune garçon en 2011 à Pau. Ils encourent la prison à perpétuité





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