L'Europe accepte de financer à 50% le ravitaillement en hélicoptère des cabanes d'estive. Une bouffée d'oxygène pour les bergers qui ne seront plus obligés de faire leurs 8 à 10 allers-retours quotidiens avec leurs ânes. Des agents européens sont venus constater sur place la réalité du travail.
Ils ont enfilé leurs chaussures de randonnée et leurs imperméables en cette journée pluvieuse de juin dans les montagnes béarnaises.
Ces fonctionnaires de Bruxelles ont emprunté le chemin que parcourt chaque jour Bruno Baylocq, un berger de la vallée d'Ossau. Une heure et demi pour arriver jusqu'à sa cabane d'estive où il fabrique, avec sa femme et ses deux jeunes enfants, le fromage de brebis de l'été.
Depuis l'arrêt des aides européennes, c'est en effet à pied, aidé par ses ânes, qu'il effectue les nombreux allers-retours. Mais ces pratiques d'un autre temps vont enfin pouvoir évoluer, la commission de Bruxelles ayant accepté de revenir sur sa décision. Désormais elle financera les transports par hélicoptère à hauteur de 50%.
"L'hélicoptère est indispensable. En une ou deux minutes, on a 800 kilos qui arrivent ici à la cabane, ça remplace les huit ou dix rotations avec l'âne" explique Bruno Baylocq.
"Il y a eu cette compréhension des deux côtés et ça nous a permis de prendre une décision en faveur d'un financement de cette activité" nous confie la chef de l'unité agriculture de la commission européenne, Barbara Luecke, reconnaissant que "le muletage et les héliportages sont des éléments importants pour faire fonctionner le système".
Une décision saluée par le Président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, qui a accompagné les agents bruxellois dans leur ascension. "Ce métier de berger doit rester attractif pour les jeunes" affirme t-il.
Le secteur représente une forte activité économique en Béarn où une centaine de bergers transhumants continuent de faire vivre les traditions.
Regardez le reportage de François Busson et Benoît Bracot :