L'étude sur la surmortalité réalisée par Santé Publique France cache des chiffres inquiétants selon la Sepanso. L'association de défense de l'environnement les a analysé avec minutie. Elle en conclue une surmortalité réelle et dénonce un manque de transparence de la part des pouvoirs publics.
"Pour les décès liés aux pathologies de l'appareil respiratoire il y a une surmortalité de 17%. C'est considérable"
s'inquiète Henri Pépin, membre de la Sepanso des Pyrénées-Atlantiques.
L'association a décortiqué l'étude réalisée par Santé Publique France dévoilée fin décembre lors du dernier comité de suivi du site industriel.
Et n'en tire pas tout à fait les même conclusions.
"On nous dit que l'on est en sous mortalité toutes causes confondues sur le bassin de Lacq sauf pour les problèmes respiratoires mais on ne nous donne pas l'ensemble des documents" regrette Patrick Mauboulès, un autre membre de la Sepanso.
L'association a épluché des listes interminables de chiffres qui comparent la mortalité des populations proches du bassin de Lacq à celle de la population de l'Aquitaine entre 1968 et 2014.
"Les résultats sont très clairs" affirme Henri Pépin, "il y a une surmortalité manifeste dans la zone la plus proche du bassin industriel. Pour les cancers et pour toutes causes de mortalité il y a nettement un accroissement des décès".
La Sepanso, qui soupçonne les pouvoirs publics de sous-estimer la réalité "pour ne pas affoler la population" demande maintenant la diffusion de l'ensemble des données de l'étude.
Dans le reportage qui suit nous sommes allés à la rencontre des membres de l'association.
Le bassin de Lacq regroupe près de 200 entreprises entre Pau et Orthez dont certaines sont issues de l'industrie chimique.
Les riverains se plaignent régulièrement de gênes respiratoires.