Deux cents euros par mois pour laisser son commerce ouvert toute l'année : cette mairie veut, à tout prix, voir des commerçants s'installer

Pour soutenir les commerces de proximité et les inciter à rester ouverts toute l'année, le village très touristique de Saint-Jean-Pied-de-Port, au Pays basque, a lancé un dispositif d'aide financière de 200 euros par mois. Trois établissements en bénéficieront pendant deux ans.

Six mois dans l'année, la commune de Saint-Jean-Pied-de-Port, dans le Pays basque, accueille plus de 900 000 touristes. Figurant parmi les plus beaux villages de France, le lieu est également très prisé des pèlerins, empruntant chaque année les chemins de Compostelle.

Mais une fois la saison terminée, de nombreux commerces baissent le rideau, au détriment des 1500 habitants de la commune. "13 % des 163 commerces sont saisonniers", pointe Peyo Idiart, conseiller municipal.

Diversifier l'offre

Face à ce constat, la municipalité a décidé d'agir en diversifiant l'offre commerciale à l'année et en déployant une aide financière aux loyers. 200 euros par mois, pendant deux ans, avec une seule véritable condition : être ouvert dix mois dans l'année, quatre jours par semaine. "Ce qui est recherché par la mairie, c'est d'aller chercher une offre nouvelle et complémentaire, détaille le conseiller municipal en charge des commerces. L'idée, c'était d'amener de la diversité pour la clientèle locale."

L'aide est mise en place dès janvier 2024. Une quinzaine de dossiers ont été déposés, huit ont été étudiés par la Commission. Finalement, trois ont été retenus, comme la nouvelle boutique de prêt-à-porter de skateboard et surf de Yon Inchausti, ouverte depuis seulement cinq mois.

"Suite à l'arrivée du skatepark (en ville), je me suis dit qu'il manquait une boutique pour les jeunes, argue le gérant. Ce qui m'importe ici, c'est que les gens n'aillent plus trop sur Bayonne et qu'il y ait quelque chose ici pour eux."

Réduction des charges

Ce coup de pouce financier permet à Yon Inchausti "d'économiser sur ses charges fixes" le temps de l'implantation de son commerce en ville. Près de la Nive, la pâtisserie La Petite Cuillère, ouverte par Charley Coupet-Sarrailh figure aussi parmi les dossiers retenus. "Les premières années, c'est là où on a des investissements à faire en matériel et plus de frais. Donc c'est vrai que sur deux ans, avoir cette réduction, c'est bienvenu", affirme le gérant. 

48 000 euros ont été alloués par la mairie pour développer ce dispositif. Une dizaine d'autres installations devraient être accompagnées d'ici à la fin de l'année 2025, pour éviter que le village touristique s'endorme à la fin de l'été.