"Les vacances sont gâchées" : un camping ferme ses portes en pleine saison estivale, les vacanciers en colère

Une véritable douche froide pour les vacanciers du Pierre et Vacances sur l’île d’Aix en Charente-Maritime. Ils ont été prévenus au dernier moment de la fermeture soudaine du camping dès le dimanche 11 août pour cause de non-conformité. Coup de théâtre ce jeudi 8 août au soir : le site restera finalement ouvert jusqu’au 10 septembre 2024. Explications.

Les vacanciers profitent du beau temps et du vent frais sur l'île d'Aix, une petite île d'à peine un kilomètre carré. Pas de voiture, seuls les vélos et la marche sont autorisés. Pour beaucoup, venir sur ce petit bout de terre lors des saisons estivales est devenu un rituel.

L'annonce de la fermeture 

C'est le cas de Rosa, venue avec ses amies, qui passe quelques jours sur cette île. Tout juste installée, elle a reçu cette semaine un mail qui va changer ses plans : "nous sommes au regret de vous annoncer que pour des raisons de sécurité, nous sommes contraints de fermer le camping "Fort de la Rade", situé à l'île d'Aix". Une vraie déception pour elle : "le camping a fermé, ça nous met dans la merde, parce que l'on a été prévenu que quelques jours avant. C'est hyper problématique pour nous, mais pour tout le monde aussi. On n'a jamais eu de problème auparavant dans ce camping. On ne sait pas ce que l'on va faire : on va peut-être dormir à la belle étoile ou rentrer... Mais, les vacances sont gâchées."

Un sentiment partagé Christophe, client depuis 40 ans, contraint de rester chez lui : "on a l'impression d'être méprisé, pas considéré ou même d'être des sous-vacanciers. C'est très compliqué, je suis en contact avec pas mal de connaissances avec qui on se rejoint habituellement sur le camping, mais là, on a tous la même sensation."

Ce camping au prix abordable est devenu un point de rassemblement d'habitués, qui se sont retrouvés alors sans alternative possible. "On avait réservé pendant une dizaine de jours, on avait préparé notre voyage... On vient d'apprendre que l'on devait partir du camping, alors que l'on avait pris notre emplacement. Le séjour va prendre fin, on est un peu dans le désarroi. Les enfants ne comprennent pas, on se sent abandonné", raconte Claude, venu de Normandie avec sa famille.

La ville de l'île d'Aix dans l'incompréhension

Cette situation était incompréhensible pour les vacanciers. Le camping est dans l'obligation de réaliser des travaux. En juin dernier, une commission de sécurité juge le site non conforme face au manque de points de rassemblements, d'accès aux secours et avec plusieurs problèmes d'extincteurs.

Le maire a déposé un arrêté municipal jusqu'au 11 septembre pour accélérer la procédure, mais le site n'était pas dans l'obligation de fermer selon lui. "Le groupe Pierre et Vacances a décidé de fermer. Je ne sais pas pourquoi ils ont décidé cela, ce n'est pas normal. On n'a jamais ordonné la fermeture du site. Il faut qu'ils décident de rouvrir, parce que nous, on ne peut pas fermer d'un seul coup en plein été", fustige Patrick Denaud, maire de l'île d'Aix.

La société Pierre & Vacances ne souhaitait, ce mercredi, pas donner plus d'explications, mais indiquait commencer les travaux. "Dans l'hypothèse où les travaux pourraient être effectués dans les plus brefs délais, la mesure préventive de fermeture temporaire pourrait être annulée", selon le service communication. On annonçait alors que les clients seraient remboursés, mais restent sans garantie de passer des vacances sur l'île d'Aix.

Et finalement pas de fermeture...

Finalement, ce jeudi 8 août, le service communication du groupe Pierre & Vacances vient d'annoncer que le camping reste ouvert durant toute la période estivale : "suite à une demande express du département de la Charente-Maritime, propriétaire du camping du Fort de la Rade, et de la mairie de l'île d’Aix, le camping restera ouvert jusqu’au 10 septembre 2024. Le propriétaire, à qui incombe la responsabilité de mener des travaux réglementaires, s’engage à les réaliser dans un délai raisonnable."

Reportage ce mercredi avant la décision de rester ouvert. Récit : Marie Colin, Sébastien Poirier :