Disparition de Pampi Laduche : "c'est un grand personnage du Pays basque qui est parti"

Le champion de pelote basque Pampi Laduche est décédé ce mardi 30 novembre. Le Pays basque pleure un pilotari, mais aussi un chanteur amoureux de la langue basque, qui avait à cœur de transmettre son savoir aux jeunes générations.

Il était le champion le plus titré de l'histoire de la pelote basque. Pampi Laduche est décédé ce mardi 30 novembre, à l'âge de 66 ans.
Le natif d'Ascain avait connu plusieurs vies en une : pelotari émérite, mais aussi chanteur, entraîneur, soigneur, consultant, ou même, conseiller municipal à Saint-Jean de Luz. Sa disparition laisse un grand vide dans le cœur des amoureux de la pelote.

"C'est une triste nouvelle. Personnellement, je perds un ami, et la pelote perd un grand champion", a commenté Lilou Echeverria, président de la fédération de pelote basque.

C'est le premier Français à avoir su s'imposer de l'autre côté, en mur à gauche, avec le titre de champion d'Espagne. Et au-delà du pelotari, il y avait l'homme avec son charisme, son sourire et sa joie de vivre. Il  a vraiment marqué son époque.

Lilou Etchevarria, président de la fédération de pelote basque

France 3 Euskal Herri

Journaliste pour France 3 Aquitaine, Edmond Lataillade avait développé au fil des ans une relation professionnelle, puis amicale avec Pampi Laduche. Les deux hommes avaient commenté ensemble de nombreuses compétitions de pelote basque, notamment pour la chaîne NoA. Il salue aujourd'hui le départ d'un "grand personnage du Pays basque".

C'était quelqu'un de très simple, très humain. C'était aussi un poète, qui parlait très bien du Pays basque, avec son cœur. Pampi avait cette bonhomie, cette simplicité… Il avait beau être un grand champion, il ne mettait jamais ça en avant.

Edmond Lataillade, journaliste

France 3 Aquitaine

La pelote dès le berceau

Natif d'Ascain, Pampi Laduche avait gardé un profond attachement à son village "Mes parents reposent derrière l'église, je suis un fils d'Ascain et je veux être ainsi", expliquait-il à Allende Boutin, qui l'avait rencontré à l'occasion d'un enregistrement de l'émission en langue basque Txirrita qui lui était consacrée.

Et c'est à Ascain que Pampi, tout jeune, avait découvert la pelote. L'auberge où il a vu le monde donnait sur un fronton. "Quand j'avais un mois tout juste, une pelote est entrée par la fenêtre du premier étage et m'est tombée dessus, avec des bris de verre." Le nourrisson est indemne, la famille en déduit qu'il s'agit d'un signe : Pampi deviendra pilotari.

Sportif émérite

Il faut dire que l'enfant descend d'une longue lignée : ses parents ont construit le trinquet d'Ascain. Son grand-père et son père excellaient eux-mêmes à la pelote basque, enchaînant les titres de champion de France. 
Son père, peu avare en conseils et encouragements, croyait très fortement au destin de son fils.
 Et la vie lui a donné raison : champion du monde amateur de pelote basque à main nue en 1974, Pampi devient ensuite par deux fois champion d'Espagne en mur à gauche, et par cinq fois champion de France de pelote basque en trinquet.

Voir l'émission Txirrita avec Pampi Laduche

Transmission

Après sa carrière de joueur, Pampi, animé par "l'envie de transmettre", se consacre à l'entraînement, inculquant aux plus jeunes les valeurs qui l'ont mené à la victoire : le travail, l'exigence, et la bienveillance. "Ce sport m'a beaucoup donné, et aujourd'hui, je veux donner aux jeunes", résumait-il. "Bien souvent, les champions mènent leur carrière, puis on ne les voit plus, note Lilou Etchevarria.
 Pampi a su redonner, transmettre aux jeunes, avec qui il était comme un papa. Dès que j'ai fait appel à lui, il était là, plein d'enthousiasme, de gaîté, tout en apportant son professionnalisme et sa technique".

Parmi les élèves de Pampi Laduche, on retrouve le champion d'Espagne Yves Sallaberry, dit "Xala", ou encore Baptiste Ducassou, sacré à cinq reprises champion de France, avec lequel il développe une relation quasiment filiale. 
"Je perds un très grand proche. On savait qu'il était malade, mais quand on a comme ça des référents dans sa vie, on ne se dit jamais qu'ils partiront aussi tôt", a réagit Baptiste Ducassou au micro de France 3 Euskal Herri, se rappelant l'avoir rencontré tout jeune, alors qu'il souffrait des mains. "Il avait la science du pansement, de la protection. Tout grand champion qu'il était, il m'a tout de suite pris sous son aile. Il m'a sauvé la main à l'époque et on ne s'est plus jamais quittés".

Pampi, c'est comme mon mentor sur le plan sportif, mais même d'une manière générale dans ma vie. Je pouvais l'appeler n'importe quand, il était toujours présent, pour moi comme pour un bon nombre de jeunes du coin. A nous maintenant de transmettre son héritage et de faire de même avec les générations suivantes.

Baptiste Ducassou, pilotari

France 3 Euskal Herri

Son amour pour la pelote, la langue et la culture basque, Pampi Laduche l'a beaucoup chanté. Des chants d'improvisation (bertso) , des chants traditionnels, mais aussi des chants plein de souvenirs de jeunesse, dédiés à ses parents. "Il chantait très bien, il composait… il vénérait son père. Il lui avait d'ailleurs dédié une très belle chanson, Aita", se souvient le journaliste Edmond Lataillade. Dans le sport comme dans la musique, la générosité et la simplicité resteront à jamais la marque de fabrique de Pampi Laduche.

Ecouter Aita, composé par Pampi Laduche pour son père

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