"Emeutiers" et "situation explosive" au centre de rétention administrative d'Hendaye selon un syndicat de police

Le syndicat Unité SGP Police dénonce des "émeutes" survenues dans le Centre de rétention administrative d'Hendaye au Pays basque. Ils appellent une nouvelle fois à un renfort d'effectifs sur le centre.

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C'est une "violente émeute" qui s'est déroulée à l'intérieur du Centre de rétention administratif (CRA) d'Hendaye selon Unité SGP Police FO, ce lundi 4 octobre. Le syndicat rapporte que des occupants du centre se sont soulevés et auraient provoqué un départ de feu.

Les émeutiers très excités s'en sont pris violemment au mobilier occasionnant de lourds dégâts, et provocant un incendie.

Syndicat Unité SGP Police 64

Communiqué

"Ca aurait pu être beaucoup plus grave"

"Un individu retenu s'est énervé parce qu'il ne pouvait pas recevoir de visite, explique Patrice Peyruqueou Secrétaire départemental adjoint pour le Pays Basque Unité SGP Police. Il a commencé à masquer les caméras, à taper sur les portes, puis a rameuté tous les retenus, soit environ une vingtaine".
"Ils ont commencé à mettre le feu aux couvertures, ça aurait pu être beaucoup plus grave, poursuit Patrice Peyruqueou. Selon le policier, les collègues ont pu contenir la situation, grâce à l'arrivée de renforts.  

Aucun blessé n'est à déplorer. Mais le contexte de ces soulèvements est pointé du doigt.  "Les personnes retenues ont moins de droit qu'en prison. Il y a des tensions et c'est très compliqué", assure le policier. Son syndicat dénonce le sous-effectif des forces de l'ordre et demande "un renfort immédiat d'une dizaine de fonctionnaires pour le CRA d'Hendaye". 

Un précédent en 2021 

La situation dans ce CRA est dénoncée depuis plusieurs années, à la fois par la police et les associations venant en aide aux personnes retenues. En septembre 2021, un incendie s'était déclenché dans ce même centre, provocant l'évacuation de 24 personnes vers le CRA de Bordeaux. Déjà à l'époque les syndicats de police le qualifiait la "poudrière" et demandait à ce que "la situation soit prise au sérieux". 

Des gestes désespérés

Des son côté l'association la Cimade qui défend les droits des personnes réfugiées explique noter ces dernières années "une augmentation des gestes désespérés", parmi les personnes retenues. 

"Il y a beaucoup de personnes qui se retrouvent dans un 'no mans Land', qui ne sont ni expulsables, ni régularisables", précise France Bonillo, bénévole à la Cimade Pays basque. La militante associative fustige les conditions d'enfermement de ces personnes, retenues dans ce centre d'une capacité de 30 places.

Une personne qui refuse un test PCR peut être envoyée en prison. Pour elles, on invente des infractions qui n'existent pas en France.

France Bonillo, bénévole à la Cimade

Rédaction web France 3 Aquitaine

"Depuis le Covid, les visites sont limitées à une personne. Prenons l'exemple d'un mari qui attend la visite de sa femme et de son enfant : une seule personne pourra rentrer", poursuit-elle. 
Pour les mêmes raisons, les visites à titre humanitaire de l'association, dont les intervenants ne se déplacent qu'en binôme, sont temporairement suspendues.

Situé aux portes de l'Espagne centre de rétention d'Hendaye a été créé en 2008. Chaque année, plusieurs centaines de personnes en situation irrégulière y sont retenues.

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