De très nombreux masseurs-kinésithérapeutes n'acceptent pas les récentes propositions de l'assurance maladie sur les futures tarifications des actes. Ils ont entamé cette semaine une grève administrative. Témoignages au Pays Basque.
C'est une profession qui n'a pas vraiment l'habitude de faire grève et de se mobiliser. Mais depuis plusieurs semaines, le malaise grandit chez les kinés de France.
En cause, une rémunération des actes qui n'a pas augmenté depuis dix ans. Les syndicats de la profession étaient depuis la fin de l'année dernière en négociation avec l'assurance maladie, tout comme d'autres professions paramédicales ou les médecins généralistes, tous libéraux. Mais la CNAM (caisse nationale de l'assurance maladie) n'a proposé le 20 janvier qu'une légère hausse, jugée trop faible par les kinés, comme l'explique Gilles-Antoine Henin, kiné qui enchaîne les séances dans son cabinet à Biarritz.
La CNAM propose une augmentation de 1,90 euro par acte, mais étalé jusqu'en juillet 2025. Ce qui fait mal, c'est que l'inflation d'environ 10 % n'est pas prise en compte.
Gilles-Antoine Henin, kinéA France 3 Aquitaine
"Pour gagner le même salaire, il faudrait augmenter le temps de travail ou diminuer le temps avec le patient et cela a un impact" ajoute le professionnel de santé.
Grève administrative
Dans les Pyrénées-Atlantiques, 115 cabinets de kinés ont rejoint un collectif national "Négociations kiné, tous concernés", en dehors des syndicats, à l'instar des médecins généralistes, pour défendre leurs revendications.
À Bayonne, Karine Rivière en fait partie. Elle pointe du doigt un manque de considération pour la profession de la part de l'État.
"Matériel de désinfection, draps, électricité" : elle fait la liste de tout ce qui augmente pour le quotidien. "Les charges augmentent, mais pas les revenus. Après 20 ans de pratique, il faut travailler 14 heures de plus par semaine pour gagner le même salaire" précise-t-elle.
Les kinés en colère ont décidé d'entamer cette semaine une grève administrative vis-à-vis de l'assurance maladie dans l'espoir de rouvrir les négociations avec la CNAM.
Les syndicats et le collectif veulent alerter aussi les élus pour faire pression sur le gouvernement.