Lundi 3 juin, les agriculteurs français et espagnols paralysaient la frontière et les Pyrénées. Après y avoir passé la nuit, ils lèvent le barrage das la matinée. Ils se disent satisfaits de la mobilisation et attendent les réponses de l'État.
"Ils ont vu qu'on était capable de bloquer toute la chaîne pyrénéenne." Depuis lundi 3 juin, les agriculteurs, français comme espagnols, font front commun pour porter haut et fort leurs revendications. Sept grands axes frontaliers ont été bloqués. Ce mardi matin, si le barrage devait être levé à 10 heures, les paysans se disent satisfaits de la portée du mouvement.
"Un grand bazar"
À Biriatou, une petite vingtaine de tracteurs sont toujours présents ce matin, à 8 heures. Pour Didier Dolheguy, éleveur de porcs et de bovins dans une ferme familiale de la commune de Came, la mobilisation est un vrai succès. "Ça a fait un gros bazar, tout le monde a vu de quoi on était capable, insiste-t-il. Hier, à 17 heures, le préfet a appelé pour laisser passer les poids lourds, ça ne pouvait plus tenir au niveau de la sécurité." Un filtrage accordé vers 18 heures.
Malgré une période difficile où on n'avance pas trop dans les périodes de semi, il y a eu de la mobilisation, on est bien content.
Didier Dolheguyagriculteur
Dans la journée, Jérôme Bayle, leader du mouvement des agriculteurs, a reçu un appel du gouvernement "qui lui a promis de se mettre au travail". L'État devrait adresser un premier compte rendu le 15 août avec un premier vote en novembre. "Et si ça n'avance pas, au 1er novembre, on recommence", menace Didier Dolheguy.
Détaxation de l'énergie
Parmi les principales revendications, les agriculteurs réclament surtout la détaxation du coût de l'énergie. "L'État a mis en place des prix planchers et la loi Egalim, mais ça ne marche pas, tonne Didier Dolheguy. Nous, on leur a proposé une détaxation complète sur la même base que les pêcheurs qui achètent leur gazole à 0,65 centime le litre."
À quelques jours du scrutin européen, la mobilisation franco-espagnole envoie un signal fort. "La France est le premier pays agricole et l'Espagne le deuxième, les deux sont unis, ça facilite le travail."
Le gazole non routier est à 1,05 euro en France et 0,88 centime en Espagne. Déjà entre nous, il y a de la concurrence et pour ça il faut un travail au niveau européen.
Didier Dolheguyagriculteur
🚜 🔴 #Manifestation #A63 #RN134 #RD934 – Point de situation à 8h.
— Préfet des Pyrénées-Atlantiques (@Prefet64) June 4, 2024
Des manifestations dans le département sont toujours en cours sur certains secteurs :
◼️ Sur l’A63 entre le péage de Biarritz – La Négresse et Biriatou : la circulation est rétablie sur plusieurs voies pour… pic.twitter.com/D6jjJyf8sP
Sur l’A63 entre le péage de Biarritz La Négresse et Biriatou : la circulation est rétablie depuis 8 heures sur plusieurs voies pour tous les véhicules mais "des ralentissements restent toutefois à prévoir jusqu'en fin de matinée", indique la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. De même du côté de la RN 134 au niveau du col du Somport et sur la RD934 au niveau du col du Fortalet.