Depuis trois jours, l'espace des Pyrénées-Atlantiques du salon de l'Agriculture ne désemplit pas. Parmi les visiteurs, de nombreux habitants des départements d'Aquitaine, venus marquer leur soutien aux producteurs locaux.
Difficile de le rater. Au milieu de l'espace de la Nouvelle Aquitaine, pavillon bleu marqué d'un cœur rouge, l'espace commun de 18 producteurs du Béarn et du Pays basque s'étend sur quelques 300 mètres carrés.
Cédric l'a repéré dès l'ouverture, samedi 25 février. Et ne l'a que peu quitté ces trois derniers jours. Agent immobilier à Dax, le jeune homme de 25 ans, est venu avec des amis passer quatre jours au salon. "Dans ce groupe, il y a un agriculteur. Ça lui tenait à cœur de venir et on l'a accompagné", résume-t-il, un verre de vin à la main et son béret landais vissé sur la tête.
"On a envie de soutenir les gens de chez nous. Ça fait plaisir de voir toutes ces personnes. On discute, on boit des verres, on mange des produits du terroir... "
On est tous arrivés par petits groupes, et au final, on s'est tous retrouvés sur les stands basques. Et le hasard a fait qu'on a retrouvé, à Paris, plein de gens qui habitent à cinq kilomètres de chez nous. C'est énorme !
Cédric, visiteur au salon de l'AgricultureRédaction web France 3 Aquitaine
"On se serait cru aux fêtes de Bayonne"
A chaque salon de l'Agriculture, les Basques, Landais et Béarnais viennent soutenir les producteurs de leurs territoires. Cette année, comme Cédric, ils sont nombreux à avoir établi leur QG autour de l'espace - et du bistrot - mis en place par le département des Pyrénées-Atlantiques.
Pour l'édition 2023, la collectivité a revu sa copie. Plus question pour les exposants d'être une simple vitrine, les stands du département doivent désormais véhiculer la bonne ambiance et la chaleur qui font la réputation du sud ouest, mais qui, jusqu'à présent, étaient associés aux stands gersois ou landais. Au programme : restauration sur place, démonstrations de chefs étoilés, mais aussi animations musicales, incluant chants pyrénéens et bandas.
"Samedi, ici, on se serait cru aux fêtes de Bayonne", sourit Emmanuel. Ce viticulteur arrive de Crouseilles en Béarn. Présent sur le salon depuis une dizaine d'années, il se réjouit de voir "les identités des communautés basques et béarnaises", ainsi mises à l'honneur. " On est là pour promouvoir notre département, et ici, on peut toucher les gens de partout. Des Parisiens, mais aussi de toutes les régions", défend-il.
Ici, tous les exposants des Pyrénées-Atlantiques travaillent ensemble à promouvoir les produits de leur département. Bien que concurrents, Emmanuel et son voisin basque se relaient pour offrir des dégustations aux visiteurs du salon, en cas d'indisponibilité de l'un ou de l'autre. "On a enterré la hache de guerre entre basques et béarnais, rigole Emmanuel. Même si en réalité, on ne la sort vraiment pas souvent ! "
Soutien aux producteurs
Cette entraide et cette solidarité entre Aquitains se retrouve chez les visiteurs. À l'image de Patrick et Isabelle. En vacances à Paris, ces Bayonnais sont venus jeter un œil aux stands de leur région. "On voulait voir si les gens qu'on connaît sur la région étaient bien présents au salon", explique le couple. Il y en a moins qu'il y a dix ans, mais on en a quand même trouvés ! Même dans la foule, on croise des gens qu'on reconnaît !"
Quelques mètres plus loin, accoudés au bar, quatre retraités lot-garonnais dégustent un Patxaran, une liqueur artisanale. Ils se définissent comme "amoureux du Pays basque". "J'adore la région, cette culture, ces personnages... On soutient ses producteurs à 100%", résume Patrick.
Une réputation, des produits et un engouement qui bénéficient jusqu'au restaurant voisin de l'espace dédiée aux Pyrénées-Atlantiques. "C'est vrai que quand les groupes basques viennent chanter ici, ça met une super ambiance, se réjouit Charlotte, la serveuse. On a affaire à une communauté : des gens qui aiment se retrouver, faire la fête et manger. On savait bien qu'en s'installant ici, on allait bien bosser, poursuit-elle devant une salle pleine à craquer.
Bonus : Découvrez Arlette, qui revendique le titre de doyenne des stands de Nouvelle-Aquitaine
Cette valorisation d'un état d'esprit communautaire et festif semble viser juste : au troisième jour de salon, Emmanuel est déjà en train d'organiser son réapprovisionnement. "Tout le monde autour doit faire de même, assure-t-il, pointant du menton les exposants voisins. On dirait bien que le 64 plaît aux gens !"