Pollution de l’air, des sols, dégradation du paysage : préserver ces sites naturels est devenu un enjeu majeur. Alors comment concilier plaisir de voyager tout en réduisant notre empreinte environnementale ? Réponse dans ce nouveau numéro de Se Réinventer en Nouvelle-Aquitaine.
Chaque année, plus d’un 1 million de visiteurs arpentent les sentiers des Pyrénées. Un chiffre en constante augmentation depuis la crise sanitaire et l’explosion du « tourisme vert ». Une fréquentation considérable, souvent condensée sur une courte période qui n’est pas sans impact sur l’environnement.
À l’entrée des sentiers de randonnées du sommet du Mont Baïgura dans les Pyrénées-Atlantiques, cet été : des parkings saturés, des files de voitures à n’en plus finir. Les touristes ont répondu présent à l’appel de l’air de la montagne.
Depuis la crise sanitaire, on remarque en effet une fréquentation de plus en plus importante sur certains sites de montagne, ce qui nous a poussé à mener une réflexion pour préserver ces sites
Denis Ulanga, directeur de l’agence départementale du tourisme Béarn/Pays Basqueà France 3 Nouvelle-Aquitaine
Pour mener cette réflexion, un appel à idées a été lancé : l’objectif, trouver des solutions pour mieux réguler la fréquentation de ce site.
"La solution que nous avons imaginée, c’est de déployer sur les sites en tension, des petits systèmes qui comptabilisent, en temps réel, le nombre de véhicules à un endroit précis, en l’occurrence ici sur le parking au départ des sentiers", explique Romain Roquefère, directeur associé de la start-up Hupi.
Innover au service de l’environnement
Start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle pour les équipementiers automobiles notamment, Hupi s’est lancé dans ce projet pour "mettre la technologie au service de l’environnement ", précise Romain Roquefère. Avant d’ajouter, "ce dispositif est constitué de deux parties : il dispose d’une petite caméra qui prend des photos à échéance régulière, et à l’intérieur se trouve un petit ordinateur, qui va extraire via l’image le nombre de véhicules qu’il a repéré et ensuite la photo va se supprimer tout de suite".
C’est après cette première étape de comptage que l’intelligence artificielle intervient. "L’étape suivante c’est la prédiction du niveau de saturation. L’objectif à terme serait que le système propose de manière intelligente des sites alternatifs aux randonneurs".
Inédite et innovante, cette technologie devait permettre d’éviter l’instauration de jauges déployées via un mode de réservation obligatoire, comme ça a été le cas cet été dans les Calanques de Marseille.
"Si les sites naturels font toujours l’objet d’une fréquentation très importante, on sera peut-être obligés de définir une jauge. Peut-être que demain il faudra en arriver là aussi dans les Pyrénées, fermer des sites à partir d’un certain nombre de visiteurs mais c’est ce que l’on souhaite éviter", conclut Denis Ulanga.