Par un procédé de combustion chimique, ces dispositifs permettent de lutter contre la grêle. Des grêlons au diamètre réduit, pour 40 à 50% de dégâts en moins. Illustration en Béarn.
À la moindre alerte météo, Jean Lamazou-Betbeder active son canon antigrêle. Un canon, ou plus précisément une cheminée dans laquelle brûle une solution à base d'iodure d'argent. Le président de l'Association Départementale d'Étude et de Lutte contre les Fléaux Atmosphériques (ADELFA) explique :
Les particules montent ensuite dans l'atmosphère, et dans les nuages, vont aider à former plus de grêlons. Ils seront donc plus nombreux, et par conséquent, plus petits.
Des grêlons plus petits, et des dégâts réduits : de 40 à 50% selon différentes études menées par l'association. Depuis plus de 60 ans, un réseau de 38 cheminées a été installées en Béarn, comme dans une quinzaine de départements dans tout le pays. Mais c'est en amont des zones où les orages sont les plus violents que ces dispositifs sont les plus efficaces : c'est le cas du piémont pyrénéen :
C'est comme si nous avions une chaîne de volcans, sauf que les montagnes, ici, crachent des nuages d'orage. Nous traitons ici des averses qui tombent ensuite dans les Hautes-Pyrénées ou le Gers.
Diminuer les dégâts, pas les supprimer
L'intérêt principal de la diminution du diamètre des grêlons est la réduction des dégâts causés sur les habitations, les véhicules et les personnes. Mais elle ne permet pas de préserver l'agriculture. S'ils sont plus petits, ils sont aussi plus nombreux et les dégâts sur les plantations restent très importants en cas d'averse de grêle intense.
Si le Béarn reste relativement épargné par ces phénomènes, en revanche, la Gironde et les Landes peuvent être particulièrement touchées. Ces départements sont pourtant bien équipés en cheminées à combustion. Mais les précipitations viennent le plus souvent de l'océan, où il serait difficile d'installer de tels dispositifs pour fournir un traitement préventif.