Le phénomène des déserts médicaux ne se limite plus aux campagnes. De plus en plus, les villes moyennes sont concernées. À Pau et Orthez notamment, les départs à la retraite des médecins se multiplient, sans trouver de succession.
Une douzaine de médecins, dont la moitié va partir à la retraite sans trouver de successeur : le cas d'Orthez, dans les Pyrénées-Atlantiques, est loin d'être isolé.
Actuellement, 2,5 millions de Français vivent dans une zone de désert médical. Il faut parfois plusieurs semaines avant d'avoir un rendez-vous, et les files d'attentes s'allongent chez les praticiens qui consultent sur simple visite.
4 installations pour 20 départs à Pau
S'il est largement répandu dans les campagnes, le phénomène ne leur est cependant plus réservé : dans les centres-villes aussi, il gagne du terrain. L'an dernier, la ville de Pau a enregistré seulement 4 installations pour 20 départs."Il y a une relative désaffection pour les centre-villes urbains, que ce soit Pau ou Orthez, note Marie-Isabelle Blanzaco, directrice départementale de l'Agence régionale de santé. La situation est fragile".
Selon Dr. François Barucq, médecin généraliste, il y a plusieurs raisons à cela. D'abord, la difficulté des études et les contraintes du métier, mais pas seulement :
L'hôpital attire beaucoup de monde. Parce que, somme toute, même si l'hôpital c'est difficile, la règle, c'est les 35 heures.
Ainsi, le personnel hospitalier dispose de temps de récupération qui n'existent absolument pas dans le libéral. Des conditions de travail qui ne font pas rêver les jeunes médecins.
Les maisons de santé, la solution de secours ?
Dans les campagnes, les patients suffoquent du manque de médecins. Dans le Lot-et-Garonne, les habitants du Fumélois ont lancé une pétition pour faire entendre leur détresse. "L’accès aux soins est un droit absolu. Nous sommes de plus en plus nombreux à rencontrer les pires difficultés pour nous soigner !" écrivent-ils.Ils réclament "un réseau de maisons de santé pour desservir tout le territoire, renforcer la coopération médecine de ville/médecine hospitalière". Une solution également envisagée par l'Agence régionale de santé à Pau et Orthez, qui pourrait miser sur les maisons de santé pour attirer les jeunes médecins.