Une maman est au centre du débat de la Chambre d'accusation du Tribunal de Pau. En effet, elle est incarcérée à Gradignan pour avoir plusieurs fois soustrait son fils autiste à la garde légale de son père. Elle a, à chaque fois, élaboré un scénario pour enlever son fils et disparaître avec lui.
Dés 2004, Cathy Livarek, deux ans après la perte de son droit de garde mais maintien de son droit de visite, avait déjà orchestré un premier enlèvement de son jeune fils. Les motivations de ces actes délictueux voire criminels, n'ont jamais été développées. La justice s'intéressait aux actes, et surtout à la préparation dont avait fait preuve la mère pour aboutir à ses fins. Elle a d'ailleurs réussi à disparaître totalement pendant six ans.
La "pro" de la cavale
Madame Livarek a fomenté ses projets, pendant six années. Elle vivait en Angleterre avec son fils Ruben sans attirer l'attention.Pour les enquêteurs, il était impossible de tracer le cheminement de la fugitive. Quelques jours avant l'exécution du rapt, elle avait retiré toutes ses économies, puis elle ne fit jamais usage de sa carte bleue, pas un coup de fil ou un courrier à son entourage. Elle produisait aussi une fausse identité, pour elle et son fils. Son fils, souffrant d'autisme léger, pouvait néanmoins suivre normalement une scolarité dans un établissement public. Mais elle ne supportait pas la contrainte des visites hebdomadaires et du partage du temps avec son enfant pendant les grandes vacances.
Convoquée devant la justice, elle repart en cavale
Alors qu'elle était attendue en 2012 devant le tribunal pour répondre de ses actes, elle ne se présente pas. Et alors qu'elle est attendue, elle participe à un nouvel enlèvement de Ruben. L'enfant n'oppose pas de résistance : il sait qu'il est en compagnie de sa mère.Après l'Angleterre, la maman change totalement de direction et s'installe en Grèce, avec son fils. La cavale sera plus courte puisqu'elle ne dure que neuf mois.
La Chambre d'accusation s'interroge
La Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Pau s'interroge sur la qualification des faits.Instruire dans une procédure correctionnelle ou criminelle, c'est l'objet du débat.
Au regard des faits, il est possible de porter la procédure devant une Cour d'assise, mais les peines seront plus lourdes au regard de la préméditation et de la récidive, l'inscription de la perte de certains droits de la famille, mais la présence d'un jury populaire pourrait instiller une prise en compte des motivations personnelles de la mère, au détriment du droit.
Un procès en correctionnel permettrait de prendre en compte le droit, la gravité des faits en ne tombant pas dans le sentimentalisme. La justice n'apprécie pas l'intransigeance de la mère qui s'est soustraite à chaque fois à ses obligations légales. Force doit rester à la loi, des décisions ont été prises, la mère aurait pu contester par voie de recours devant les différents niveaux des juridictions.
Elle est incarcérée, en préventive, depuis septembre 2012...