Nicolas Hulot a signé mercredi le "Plan d’actions ours brun 2018–2028" dont l'objectif est d'assurer la pérennité de la présence de l’ours dans les Pyrénées
Le ministre de la transition écologique a signé mercredi 9 mai le "plan d’actions ours brun 2018–2028".Ce document stratégique avait fait l’objet d’une mise à la disposition du public l’an dernier. Sa version finalisée est maintenant publiée, accompagnée de la synthèse de la consultation du public, du relevé des motifs de la décision et d’une version synthétique du plan.
Préserver l’espèce menacée
Ce plan envisage le maintien d’une population d’une cinquantaine d’ours sur les deux noyaux pyrénéens.
Soit le noyau central ariégéois (42 ours selon le rapport 2017 du réseau Ours brun) et le noyau occidental de Béarn-Bigorre (2 ours selon le rapport : Néré et Cannelito).
Le ministre a déjà annoncé le lâcher de deux ourses en Béarn à l’automne. Une concertation est en cours en préfecture pour préparer la réintroduction dans les meilleurs conditions avec les acteurs locaux que sont principalement les chasseurs et les bergers qui font paître leurs troupeaux dans les estives.
Cet engagement de reconquête d’une biodiversité emblématique et remarquable des Pyrénées s’inscrit dans une politique européenne environnementale, qui s’attache aussi à prendre en compte les enjeux économiques et de développement de ce territoire de montagne,
selon Nicolas Hulot.
Mouvement anti-ours
L'annonce de Nicolas Hulot a provoqué un vaste mouvement de protestation anti-ours. Une manifestation a ainsi rassemblé plus de 1 200 personnes dans les rues de Pau le 30 avril.
La publication du plan ours signé mercredi par le ministre pourrait amplifier les tensions car, à en croire ce plan, il pourrait y avoir d’autres réintroductions à l’avenir en Béarn.
Les équipes du Muséum d’histoire naturelle ont proposé plusieurs alternatives pour ce secteur occidental : le "renforcement idéal de 3 mâles et 10 femelles, à raison de 3–4 individus par an sur 3–4 ans" ou le "renforcement minimal de 4 femelles pour assurer la simple viabilité de cette population".
Dédommagements pour les bergers
Par ailleurs, le plan ours 2018–208 détaille une série de mesures d’accompagnements des acteurs locaux et de la biodiversité : une plus grande formation des chasseurs dans les zones à ours et l’homogénéisation des politiques de dédommagements pour les bergers dont le troupeau a été victimes d’attaques d’ours.
Le plan ours 2018–2028 est consultable et téléchargeable sur le site de la Dréal Occitanie.
De plus, le rapport du réseau ours brun sur la population 2017 d’ours dans les Pyrénées est également disponible.
Aire de répartition de l'ours brun
L’aire totale de présence de l’ours dans les Pyrénées est de l’ordre de 3 800 km2. Deux zones se distinguent, l’une sur la partie centrale, l’autre sur la partie occidentale, séparées d’une cinquantaine de kilomètres environ par les hauts massifs du Pic du Midi de Bigorre et du Néouvielle.
Les Pyrénées centrales accueillent la plus forte densité d’ours, c’est le cœur de population. Ce noyau s’étend également sur le versant espagnol (Catalogne, Aragon), selon la Dréal.