Le gouvernement a fait part de son souhait de réintroduire deux femelles en Béarn. Depuis les réactions s'enchaînent. Environ 1500 opposants au projet ont défilé aujourd'hui à Pau : éleveurs de la région et des départements voisins sont venus parfois avec leurs animaux.
Les brebis aussi sont du cortège. Les éleveurs n'ont pas hésité à venir avec leurs animaux pour faire entendre leur voix et leurs préoccupations. Comme celles de ce manifestant inquiet, Alain Rivière vient de l'Ariège.
Vous voyez j'ai envie de pleurer. Des ours à la place des vies humaines c'est quand même beaucoup. J'ai envie de dire comme Michel Sardou, " Ne m'appelez plus jamais France". Quand le pastoralisme aura disparu il ne restera plus rien du tout.
Les organisateurs ont compté jusqu'à 2 000 manifestants, environ 1500 selon d'autres sources. C'est une manifestation lancée à l'appel du collectif d'éleveurs et d'organisation syndicales agricoles. L'objectif : empêcher la réintroduction de ces deux ourses. Plusieurs centaines d'opposants ont fait le déplacement y compris d'Ariège ou encore de l'Aveyron. Dans le cortège on a pu voir beaucoup d'élus.
La FNSEA et le syndicat basque ELB affichent leur unité dans ce mouvement.
Les Aveyronnais présent à Pau pour défendre l'#élevage et le #pastoralisme face aux menaces des loups et des ours. pic.twitter.com/WSaqQxr01p
— Germain Albespy (@GermainAlbespy) 30 avril 2018
La peur de l'ours
Vincent Basse, berger, n'a jamais eu de problème avec l'ours. Lui s'inquiète de l'impact sur les randonneurs.
S'il y a des ours, les gens auront peur, une attaque et après c'est fini.
Les manifestants entendent défendre leurs élevages menacés par les attaques d'ours et leurs voisins ariègeois ont été les premiers à les prévenir de ces risques. Des attaques qui pourraient décourager des éleveurs de venir s'installer en Béarn remettant alors en question un équilibre déjà fragile. Les animaux ne sont pas encore partis en estive mais l'angoisse monte déjà du côté des éleveurs. Et ceux-ci mettent un autre argument en avant : il n'y aurait plus d'ours dans cette zone, alors quel intérêt y aurait-il à y introduire deux femelles ?
L'Etat croit encore à la concertation
"Il n'est pas impossible que Nicolas Hulot vienne pour appuyer la concertation qui doit être terminée pour la mi-juin. Le ministre à l'origine de la décision pourrait répondre à l'invitation des parties prenantes." C'est ce qu'a déclaré le Préfet à l'issue d'une recontre avec les opposants à la mi-journée.Le représentant de l'Etat croit encore à la concertation mais pas les opposants qui ont fait savoir qu'ils avaient demandé un rendez-vous au Premier Ministre Edouard Philippe.
La semaine dernière des réunions de concertations ont été lancées et ce sont les parlementaires qui ont été reçus en premier. Jean Lassalle n'a pas caché son opposition déjà connue de tous. David Habib était lui aussi plutôt circonspect, pour lui il y a d'autres soucis à traiter en priorité comme l'insécurité ou le chômage avant de traiter du problème de l'ours.
En face des voix s'expriment. Coordination Cap Ours a fait paraître un communiqué intitulé "Les éleveurs n'ont pas droit de vie et de mort sur l'ours !". Pour eux "la grande majorité de la population, nationale comme locale, et y compris montagnarde, approuve la décision de lâcher deux ourses en Béarn afin d'y éviter la disparition de l'espèce à court terme". "Les agriculteurs ne peuvent rester sur une vision corporatiste, ne considérant que leurs seuls intérêts".
Ours : début du rassemblement des opposants à Pau. A suivre dans notre édition de 12 h en direct sur France 3 Aquitaine pic.twitter.com/G6oIm0udPH
— France3 Aquitaine (@F3Aquitaine) April 30, 2018
Voyez la page que nous avons consacré à cette manifestation dans le 12/13 en Aquitaine :