Des tags anti-ours en Béarn : une réintroduction sous tension

Alors que la réintroduction de deux femelles provoquent de vives réactions, des inscriptions hostiles sont apparues sur les routes et ce matin sur la permanence d'élus. Le retour de l'ours : un débat sous tension entre les pro et les anti et ce n'est pas d'aujourd'hui.  

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Les anti-ours passent à la vitesse supérieure. Ce mardi matin, à Oloron, la permanence des élus de gauche a été la cible d'inscription anti-ours. 
Hier lundi, ce sont des routes du Béarn qui ont été peintes avec cette inscription : "Ours non" en vallée d'Ossau : visés les ronds-points de la N 934 entre Arudy et Laruns, idem au niveau du pont de Coarraze.



La tension monte dans le secteur concerné par la réintroduction des 2 femelles à l'automne annoncée il y a quelques semaines par Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire.
La réunion engagée hier par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques n'a pas convaincu les parlementaires conviés. 




Le conseiller régional socialiste Bernard Uthurry, dont le nom a été largement tagué sur la vitrine de la permanence à Oloron, précise : "L'ambiance se tend mais ce n'est pas nouveau." 

Ma position personnelle, c'est que je suis sceptique sur la réintroduction de ces 2 ourses pour sauver la race sur cette partie du territoire. Je suis plus attentif à d'autres mesures pour protéger la biodiversité, comme les abeilles.

Mais celui qui est également vice-président du conseil régional est solidaire de la décision prise en 2016. Lors d'un comité de massif qui s'était tenu à Toulouse, l'institution régionale s'était prononcée en faveur du retour de l'ours.

Je l'ai dit aux bergers, aux agriculteurs : la majorité s'impose.

Et l'Europe est là aussi pour rappeler les pays à leur responsabilité en matière de biodiversité. "On ne peut pas ignorer l'ensemble des mesures européennes pour protéger la faune, la flore, les oiseaux et les ours. "

Une simple réparation


Situation tendue et les propos de Jean Lassalle hier à l'issue de la réunion en préfecture inquiète : "Le risque de voir le sang couler est de 8 sur une échelle de 10. Parce qu’il y a une radicalisation." a-t-il affirmé.

Alors que pour les défenseurs des ours comme Jean-François Blanco, conseiller régional EELV des Pyrénées-Atlantiques, : "L'arrivé des 2 ourses est une simple réparation. En 94 une femelle, Claude en vallée d'Aspe puis en 2004, une autre Cannelle, ont été tuées alors que c'étaient les dernières représentantes des ours de souche pyrénéenne. 




L'élu EELV réagit ce midi  : "Notre responsabilité est de les préserver. L'ours fait partie de l'histoire des Pyrénées. Dans la zone coeur de la présence de l'ours, les maires y sont favorables à l'arrivée de l'ours : Bedous, Accous, Borce, Escot. "

Dès que Nicolas Hulot est arrivé, je lui ai écrit pour lui demander d'urgence cette réintroduction car dans les vallées béarnaises, on a deux ours mâles, Néré et Cannellito, fils de Néré et Cannelle d'ailleurs. L'enjeu, c'est la sauvegarde de l'espèce et le risque de consanguinité avec ceux des Pyrénées centrales. 

L'élu fait partie du bureau du parc national et représente la Nouvelle Aquitaine. " Le parc qui indemnise les dégâts causés par les ours a indemnisé des éleveurs pour 51 brebis en 2017." 

Un conflit historique 


Pour lui, le débat est passionnel car l'ours dérange. 
"On considérait l'ours comme un ennemi il n'y a pas si longtemps que ça. A cause des prélèvements sur les troupeaux... et les interdictions des battues aux sangliers par exemple. Normalement, quand un ours est signalé dans une zone, en accord avec la fédération de la chasse, il n'y  pas de chasse. Et ça embête les chasseurs locaux. On touche à quelque chose de viscéral. C'est leur activité dans les vallées. 


La chasse à l'ours a été prohibée au début des années 60. La dernière battue à l'ours a eu lieu en 1969 alors que le parc venait d'être créer en 1967. 
 


 

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