Nicolas Hulot, qui souhaite réintroduire deux ourses dans les Pyrénées-Atlantiques, a annoncé un déplacement dans le département une fois "le dialogue lancé par le préfet". Un dialogue qui s'annonce tendu entre les militants écologistes et les éleveurs inquiets pour leurs animaux.
"L'arrivée de deux ourses en Aspe est une réparation pour la biodiversité". Les mots sont ceux de Jean-François Blanco, conseiller régional EELV de Nouvelle-Aquitaine, et membre du bureau du Parc national des Pyrénées.
Sur Twitter, l'élu s'est fendu de plusieurs tweets pour se réjouir de l'annonce faite par le ministre de la Transition écologique, d'introduire deux nouvelles ourses dans les Pyrénées-Atlantiques à l'automne.
Après la mort de #Cannelle notre génération le devait et ainsi les vallées d’#Aspe et #Ossau conserveront leur inestimable #biodiversité https://t.co/rZm6iK9ELR
— BLANCO Jean-François (@jfblancoMI) 27 mars 2018
"Après la mort de Cannelle, notre génération le devait, et ainsi les vallées d'Ape et Ossau conserveront leur inestimable biodiversité", a également commenté l'élu, qui fait référence au décès de la dernière ourse de souche pyrénéenne, abattue par un chasseur en 2004.
Dans un communiqué commun, les élus EELV de Nouvelle-Aquitaine ont salué la décision de Nicoals Hulot et ont rappelé les manquements de l'Etat, condamné début mars pour "non respect de l'obligation lui étant faite d'assurer la bonne conservation de l'ours brun dans les Pyrénées".
Mais si côté EELV on salue la décision du ministre de la Transition écologique, les bergers transhumants sont quant à eux beaucoup plus circonspects.
"Pas de cohabitation sereine"
"En Ariège [qui compte une population d'ours sont plus importante, ndlr], les bergers se découragent du métier. Nous ne voulons pas de réintroduction", assure Olivier Morin, hostile à toute tentative de négociation.Le président de la fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne est catégorique : une cohabitation "sereine" n'est pas envisageable. Pour ce dernier, le retour des ours dans le Béarn annonce de nouvelles attaques sur les brebis et complique donc le travail des bergers contraints de travailler dans la peur.
"Dommages occasionnels"
Des risques minimisés par le fonds d'intervention Eco Pastoral de Pau, selon qui, les "dommages au bétail sont occasionnels et limités en Béarn, et guère supérieurs à ceux des chiens"Jean Lassalle, député Résistons ! du département monte au créneau, pas d'accord avec cette décision " d'un autre âge ". Et il appelle... à résister comme le nom de son mouvement .
Nombreuses réactions en Béarn : écoutez celles recueillies par François Busson et Catherine Pipard :