Réintroduction de l'ours dans les Pyrénées : sujet sensible depuis plus de vingt ans

Depuis 1996, la volonté des différents gouvernements de réintroduire l'ours dans les Pyrénées se trouve confrontée à une solide opposition. Les éleveurs dénoncent les dégâts commis par le plantigrade dans leurs cheptels. 

Plus de vingt ans après sa réintroduction, le sujet reste toujours aussi clivant. Faut-il encore lâcher de nouveaux animaux dans les montagnes du sud ouest de la France ?
 

Ce mardi, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a annoncé vouloir réintroduire deux nouvelles femelles dans les Pyrénées-Atlantiques à l'automne. "J'ai décidé de passer à l'offensive parce qu'il ne reste que deux mâles dans le département. (…) Je ne veux pas être le ministre qui assiste à la disparition de cette lignée", a-t-il déclaré dans une interview accordée au Parisien
 
 

 Franche opposition

Ce disant, le ministre sait très bien qu'il s'expose à la colère de ses opposants, et notamment des bergers. Ces derniers sont nombreux à protester. En septembre 2017, des hommes masqués et armés menaçaient de rouvrir la chasse à l'ours en Ariège.
 
 
 
Cette colère n'est pas nouvelle. La volonté de réintroduire l'ours dans les Pyrénées a toujours fait face à une franche opposition parmi les éleveurs. Les premières expériences de réintroduction de l'ours dans les Pyrénées datent de 1996.

Premiers lâchers en 2​016

Deux ourses slovènes avaient été relâchées sur la commune de Melles en Haute-Garonne. L'une d'elles, Mellba met trois petits au monde. En mai 1997, un ours mâle Pyros, est lâché à son  tour.
 
 

 

Des ourses abattues par des chass​eurs

En septembre 1997, l'ourse Mellba est abattue par un chasseur qui chassait le sanglier.
 
Le 1er novembre 2004, une autre ourse, Cannelle, dernière de la souche pyrénéenne est, elle aussi, victime d'un chasseur, à Urdos, dans le Béarn.  
L'affaire prend des proportions nationales. Jacques Chirac, alors président de la République déplore alors "une grande perte pour la biodiversité en France et en Europe".
 

 

 

Décès de Palo​uma

Après l'émotion, l'action. En 2006, un nouveau plan de réinsertion d'ours slovènes est annoncé. Il sera maintenu en dépit des actions des manifestants anti ours. Le 26 avril, Palouma est une des dernières ourses lâchées dans les Pyrénées. L'opération s'est faite en pleine nuit, en présence de la ministre de l'Environnement Nelly Olin, et  sous escorte de la gendarmerie, tant l'hostilité des éleveurs, qui craigent pour leurs brebis, est affichée.
 
Quatre mois après l'opération, Palouma est retrouvée morte, victime d'une chute accidentelle.
 



Franska, une autre ourse lâchée quelques jours après Palouma dans les Hautes-Pyrénées, et responsable de nombreux décès parmi les élevages de brebis, est décédée en août 2007, dans une collision avec des voitures à proximité de Lourdes dans les Hautes-Pyrénées.
 
 

Satisfaction des an​ti-ours

Son décès avait alors été vécu comme une satisfaction par les anti-ours. Marie Lise Broueilh, présidente de l'Association de sauvegarde du patrimoine Pyrénées dans les Hautes-Pyrénées, exprime alors "la grande joie, le grand soulagement des éleveurs". L'association qui militait pour le retrait de l'ours se réjouissait "d'obtenir satisfaction de manière indirecte". 
 
 
Une opposition qui reste néanmoins marginale. Un sondage Ifop de février 2018 révélait que 73% des sondés en France étaient favorables à la réintroduction de deux ourses dans les Pyrénées. Il sont 76% dans les Pyrénées-Atlantiques et 66% dans les Hautes-Pyrénées.
 



Seuls deux ours dans les Pyrénées-At​lantiques

 
En 1982, seuls une quinzaine d'ours peuplaient encore les massifs pyrénéens. Le prélèvement d'ours slovènes relâchés dans les Pyrénées a permis d'augmenter la population dans la région. Ils sont aujourd'hui 39 entre la France et l'Espagne, dont l'immense majorité dans les Pyrénées centrales.
 
Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot souhaite réintroduire deux ours femelles dans les Pyrénées-Atlantiques, département dans lequel il ne reste que deux mâles. Le Muséum national d'histoire naturelle estime que la population doit atteindre 50 individus pour être perenne. 


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