Ce lundi 8 juin, un premier vol a décollé de l'aéroport Biarritz-Pays basque, après plus deux de mois d'arrêt total de l'activité. Un coup dur pour cette structure qui prévoit une perte de 75% de son trafic en 2020. Elle va devoir gérer une situation économique difficile.
Votre aéroport a besoin de votre aide.
L'appel est sans ambiguïté. L'Aéroport Biarritz- Pays basque relance son activité commerciale, en ce 8 juin, avec un premier vol Air France à destination de Paris Charles de Gaulle (Orly reste fermé jusqu'à la fin du mois).
Et il a besoin de le faire savoir. Sur ses réseaux sociaux fleurissent les #vousnousavezmanque #revenezvite et autre #nousvousattendons.
Nous y sommes, l'aéroport de Biarritz-Pays Basque est ouvert ! ?
— Aéroport de Biarritz (@aeroportbiq) June 8, 2020
Nous sommes ravis de vous retrouver et de vous accueillir en toute sécurité ?
? L'aérogare sera ouvert de 14h00 à 16h45 toute la semaine.
?Rappel des consignes d'hygiène et de sécurité ??
Après plus de deux mois sans trafic, la situation est critique. La transport aérien mondial est en difficulté. Et par ricochet, tous les acteurs de cette corporation se retrouvent dans une tourmente économique et financière.
Résultat : depuis le Pays basque, le rythme des rotations aériennes va être faible, et la progression sans doute, lente. Une perte de 75% du trafic est probable pour l'année 2020, ce qui place l'aéroport dans une situation inquiétante. Alors qu'il avait dépassé la barre symbolique du million de passagers l'an dernier (précisément 1 066 204) , il pourrait n'en compter que 300 000 cette année.
Un effondrement, d'autant que les grandes compagnies européennes n'ont pas confirmé les engagements pris avant la crise. Et que l'équilibre budgétaire, avait tout juste été acquis en 2019, malgré un mois de fermeture en février pour travaux sur la piste, et la tenue du G7, en août.
Pour réussir sa reprise, l'aéroport Biarritz-Pays basque doit donc reconstruire, selon ses termes " des programmes de vols, réalistes", et consacrer ses "ultimes efforts à la relance des lignes aériennes".
Son directeur Didier Richet est "heureux que l'activité reprenne, même si cela se fait timidement".
Aujourd'hui, la première liaison Paris-Biarritz, a transporté à l'aller 130 passagers, et au retour, 100.
Ceux qui ont embarqué cet après-midi, étaient principalement des voyageurs en déplacement professionnel. L'un d'eux, par exemple, est resté bloqué jusqu'alors au Pays basque. Il doit rejoindre le Congo pour assurer la relève d'une équipe de travail. Mais il ignore s'il aura une connexion à Paris.
Une commerçante lilloise faisait aussi partie du vol. Venue garder quelques jours sa petite-fille, elle rejoignait en avion la capitale, avant de poursuivre le voyage en voiture, pour rouvrir demain son restaurant.
Pour cette première semaine, un vol quotidien Air France Paris-Biarritz aller-retour est programmé.
Puis, du 15 au 21 juin, il s'effectuera deux fois par jour. Seront ajoutées, trois fois par semaine des rotations Air France vers Lyon. Du 22 au 28 juin, mêmes vols.
Un vol Luxair vers Luxembourg pourrait fonctionner le dimanche, mais cela ne sera confirmé qu'en fin de semaine.
Pas d'informations, en revanche, pour début juillet, dont le programme aérien est encore inconnu. L'aéroport compte sur l'ouverture des 3 nouvelles destinations cet été avec la compagnie Volotea: Rennes, Lille et Strasbourg à partir du 06 juillet les lundis et jeudis.
Mesures strictes dans l'aérogare
Pratiquement, seuls les voyageurs peuvent entrer dans l'aérogare, avec des horaires d'accès limités, à vérifier sur le site biarritz.aeroport.fr. Les préconisations sanitaires sont strictes : port du masque obligatoire (pas de vente sur place), pas d'accompagnants, protections en plexiglas entre les personnels et les passagers à tous les comptoirs, nettoyage et désinfection renforcés dans les zones accessibles, et gel hydroalcoolique à disposition.
Avant de monter à bord des avions Air France, la température des passagers est vérifiée.
Dans l'aérogare, toutes les boutiques sont fermées, ainsi que le restaurant et la cafétéria. L'ambiance est très particulière, car pour faire des économies, les lumières ne sont pas toutes allumées, et les écrans d'informations restent éteints.
Les personnels de l'aéroport, 400 emplois directs, espèrent une reprise rapide du trafic, et des lignes à succès, comme celle pour Londres. Mais il va falloir encore patienter, car la réouverture du ciel européen reste remplie d'incertitudes.