Dans une ambiance tendue, le conseil municipal de Biarritz a décidé du sort du Palais. C’est désormais officiel, la Holding JCDecaux fait son entrée au capital de l’Hôtel. La ville reste l’actionnaire majoritaire mais certains élus n'y croient pas
A Biarritz le sujet est passionnel.
C’est un joyau qui fait la fierté de ses habitants. Mais depuis trois ans, l’édifice qui surplombe la mer et qui a abrité les amours d'Eugénie et de Napoléon III est l’objet d’âpres discussions, tractations et divisions au sein de l’équipe municipale de la cité balnéaire.
Le palace, qui doit accueillir le sommet du G7 en août 2019, est resté dans son jus impérial et des travaux sont nécessaires.
Problème : ils coûtent 65 millions d’euros. Une somme jugée pharaonique par Nathalie Motsch, adjointe au maire, à l’urbanisme et contre le projet. Avec d'autres opposants, elle estime le risque financier trop important.
Trois heures de débats houleux
Lundi soir, une centaine de personnes est venue assister aux débats, parmi elles des employés de l’hôtel.
Finalement, après trois heures de discussions, dans une atmosphère très lourde, la Ville et son maire, Michel Veunac, ont voté en faveur de la cession du fonds de commerce de l’Hôtel du Palais à la Socomix.
La société gestionnaire de l’Hôtel du Palais, qui a reçu les murs de l'hôtel par un bail emphytéotique va pouvoir s'endetter auprès de deux banques, emprunter 50 millions d’euros et recevoir les 15 millions manquants de la holding familiale de l'afficheur Decaux.
20 voix pour, et 15 voix contre.
Un vote et un départ
Virginie Lannevere : après 10 années au conseil municipal, l'élue, qui est aussi administratrice à la Socomix a décidé de jeter l'éponge. En désaccord avec le maire Michel Veunac, elle a annoncé sa démission tout en dénonçant sa " méthode très archaïque de concevoir et de vivre l’engagement politique ».
Ce mardi soir, les employés du Palais serviront leur dernier dîner, avant la fermeture demain.
Les premiers travaux doivent débuter au plus vite.
Au total, ils doivent durer 18 mois.
La première tranche doit être achevée pour accueillir les chefs d'états du G7 l'été prochain.
Le reportage de René Garat et Emmanuel Clerc