Et Eugénie créa Biarritz : l’exposition du centenaire de l’Impératrice

Le 11 juillet 1920, disparaissait la dernière impératrice des Français, Eugénie de Montijo. Cent ans plus tard, le temps d’une exposition, le Musée historique de Biarritz retrace l’histoire de cette amoureuse du Pays Basque, sans laquelle la station balnéaire ne serait pas tout à fait la même.
 

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L’impératrice Eugénie a profondément marqué l’histoire de Biarritz. Dès son enfance, cette aristocrate andalouse venait profiter des bains de mer pour fortifier une santé fragile.

Lors de son mariage avec Napoléon III, elle s’empresse de lui faire découvrir le village basque. L’empereur lui fait bâtir une somptueuse demeure en front de mer. Le début du rayonnement de la station balnéaire.

« A Biarritz, il y a un « avant » et un « après » Eugénie. Avant, c’était une simple bourgade, un village de pêcheurs qu’affectionnaient quelques grandes familles espagnoles, accueillies dans des maisons d’hôtes et de rares hôtels. La mère d’Eugénie y emmenait ses deux filles. C’est ainsi que tout a commencé...

Dès que le couple impérial, entraîné par Eugénie, choisit d’y installer sa villégiature, la grande métamorphose s’opère : un domaine va surgir du paysage de dunes et de landes et la commune va se développer sans discontinuer.»
Bernadette Schmidt-Lissarrague, la commissaire de l’exposition, est intarissable sur cette période du Second Empire. C’est elle qui, avec son mari Gilles, a conçu ce parcours inédit, retraçant les treize séjours de l’impératrice dans la station balnéaire, de 1854 à 1868.
Une exposition qu’ils ont souhaité réaliser « entre faste et simplicité, grandeur et proximité avec la population ».
On y apprend en effet que l’impératrice, tout en recevant les têtes couronnées, se mêlait volontiers aux habitants, qu’elle était accessible, les saluait, ramenait parfois des enfants malades rencontrés en chemin, envoyait son médecin dans des familles déshéritées et soutenait de nombreuses œuvres.

Ce qui lui donna son image légendaire de bienfaitrice populaire.
Face au portrait de Napoléon III, ornant l’entrée du Musée historique, le visiteur découvre les différentes facettes de la personnalité de la souveraine mais aussi les étapes de l’évolution spectaculaire de Biarritz au milieu du XIXème siècle, à travers des gravures, des objets et des anecdotes sur la famille impériale.
On peut, par exemple, détailler l’emploi du temps de l’empereur :

« Tous les matins, il se levait très tôt, s’entretenait avec les pêcheurs parfois avec des traducteurs, basques et gascons, puis il allait se baigner. Il n’allait pas dans l’angle qui lui était réservé, il préférait se mêler aux baigneurs… mais lorsqu’on le suivait d’un peu trop près, il prenait le large car c’était un excellent nageur. »

Le reste du temps, il s’intéressait à la région.

Au maire de Biarritz, il avait demandé ce dont il avait besoin. L’édile avait répondu : tout. L’Empereur avait souri. Chaque fois qu’il arrivait à Biarritz et chaque fois qu’il partait, il faisait un état des lieux des projets, vérifiait le calendrier, accordait des rallonges financières. Et bien sûr, c’est l’impératrice qui est à l’origine de cet intérêt et de ces largesses, sans elle, «rien de tout cela ne serait arrivé».

Bernard de Martini, le président de l’association « Les Amis de Napoléon III » résume la situation en quelques mots :

Beaucoup de biarrots adorent Eugénie donc il faut toujours parler d’elle en grand bien… Même si parfois quelque chose cloche, on ne le dit pas. C’est une personne qui a fait tellement de bien...

Et Eugénie créa Biarritz… Musée Historique de Biarritz, jusqu’au 11 octobre.

Depuis 2016, Biarritz est officiellement « Ville Impériale » : elle est entrée dans le cercle comptant 21 autres destinations liées au Premier et au Second Empire.

Le 11 juillet, à l’occasion du centenaire de la disparition d’Eugénie, une messe en mémoire de l’Impératrice a été célébrée dans la chapelle impériale qu’elle avait faite construire en 1864. Des visites y sont organisées.

Reportage Euskal Herri

 
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