L'association de défense de l'environnement Sepanso a rendu public vendredi les résultats des analyses d'une mousse prélevée sur la grande plage de Biarritz début novembre après la tempête Amélie, montrant qu'elle est issue de molécules de détergents pétrochimiques.
"Ces prélèvements sont symboliques. Cela montre la concentration en polluants chimiques dans les eaux littorales", a indiqué à l'AFP un responsable local de la Sepanso (Société pour l'étude et l'aménagement de la nature dans le Sud-Ouest), Michel Botella.
Dans la mousse recueillie sur la plage de #Biarritz, de très fortes doses de molécules de détergents présents dans les gels douche, la lessive & les produits pour lave-vaisselle révèle la Sepanso, asso du mouvement France Nature Environnement #DéfendsTaMer https://t.co/bkEXdEBVgZ
— France Nature Environnement (@FNEasso) January 13, 2020
Maintes fois réclamées aux autorités en raison de mousses survenant sur le littoral de plus en plus fréquemment en cas de fortes houles, ces analyses ont révélé la présence à très fortes doses de trois molécules (cationiques, anioniques, non ioniques) qui se retrouvent dans les gels douche, la lessive pour le linge et le lave-vaisselle.
"On ne devrait pas dépasser le microgramme par litre et nous atteignons les milligrammes, c'est-à-dire mille fois plus", dit-il.
Donc quand il y a de la mousse à Audresselles (Pas-de-Calais) c'est un phénomène naturel mais quand c'est à Biarritz (Pyrénées Atlantiques) c'est une pollution majeure aux détergents. pic.twitter.com/3aqR9LN0Dc
— C. Brackers d'Hugo (@cbdhugo) November 8, 2019
En août dernier, la Sepanso et l'association France Nature Environnement (FNE) avaient lancé un cri d'alarme contre ce "cocktail chimique qui ravage le Golfe de Gascogne". Elles avaient demandé l'interdiction des détergents pétrochimiques aux dirigeants du G7 présents à Biarritz, sur la base d'analyses similaires réalisées en février à Anglet (Pyrénées-Atlantiques).
Les molécules de ces détergents "passent le traitement des eaux usées, se retrouvent dans le milieu fluvial et océanique", a expliqué M. Botella, précisant que ces détergents étaient des perturbateurs endocriniens.
Pour les eaux de baignade, l'association demande depuis 1998 que les autorités "tiennent compte de ce cocktail chimique (résidus médicamenteux, pesticides, détergents pétrochimiques, etc)", a-t-il ajouté, s'inquiétant que "la mer ne sente plus l'océan".
Cette mousse, issue des détergents, se différencie de celle issue des éléments naturels qui se forment régulièrement sur le littoral, selon l'association."La concentration de ces molécules devient de plus en plus importante au fil des ans", selon ce responsable, qui a une formation en pétrochimie.