Le festival "Le Temps d'aimer" s'installe aujourd'hui et pour 10 jours dans la cité balnéaire de la côte basque. Un évènement créé par le directeur du Ballet Biarritz Thierry Malandin. Le spectacle d'ouverture, "Barbarians", oeuvre puissante et engagée, va donner le ton de cette 26e édition.
"Barbarians" ouvrira le festival ce vendredi soir à 211 heures à la Gare du Midi.
Une chorégraphie signée Hofesh Shechter, un artiste israélien établi en Grande-Bretagne, invité par Thierry Malandin.
raconte le directeur artistique du Festival."Barbarians est une fresque magnétique et sonore, entre trip urbain et énergie tribale. Une danse politique plus qu'un divertissement, une danse de l'urgence",
"En Israël, la vie flotte avec le danger, ça transparaît dans la chorégraphie de Shechter. Aujourd'hui, où le repli identitaire est important, il me paraît essentiel d'ouvrir le festival avec lui."
Thierry Malandain, classé comme chorégraphe néo-classique, a toujours construit
Le Temps d'Aimer comme un festival "qui offre une vision polyphonique du monde.
Contre l'uniformité".
La 26e édition n'y déroge pas, les grandes compagnies croisant le meilleur du hip-hop :
assène Thierry Malandain qui dirige aussi le Centre chorégraphique Ballet Biarritz.Je suis contre le bon ton, qui classe les esthétiques et les hommes et ne les réunit pas"
Classique et Hip-Hop
Au chapitre des grandes compagnies, deux pépites, entre autres : le Ballet de l'Opéra national du Rhin avec "La Création" ("Die Schöpfung"), qui met en danse le grand oratorio du compositeur autrichien Joseph Haydn, et le Ballet national
de Marseille pour un fascinant portrait de la compagnie.
Dix-sept danseurs y sont investis dans une défense et illustration des potentiels d'un ballet, avec une abondance toute gourmande de lignes, de figures, de motifs, de tableaux, jusqu'à l'étourdissement.
Dans le genre de ballet qui bouleverse les codes, "Opus 14" de la Compagnie Accrorap du Centre chorégraphique national de La Rochelle, dirigé par Kader Attou. "Ce n'est pas une pièce classique, mais plutôt un étincelant feu d'artifice hip-hop porté par seize danseurs sur un air de Georges Bizet", s'amuse Thierry Malandain.
"C'est l'idée du répertoire qui pointe et, avec elle, l'inscription ferme du hip-hop
dans l'histoire de la danse", note-t-il.
Autre croisement inédit, celui de la Compagnie Révolution : "Elle revisite le thème du cirque à partir d'un ballet ancien de Roland Petit, "Les Forains", sur une partition originelle du Bordelais Henri Sauguet", explique le fondateur du Temps d'aimer.
"Des danseurs venant de la culture urbaine, celle du hip-hop, croisent le ballet Les Forains considéré comme un ballet classique", se réjouit-il.
Le Festival se terminera le 18 septembre par "PARA-LL-ELES" interprété par Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta, deux anciens danseurs-étoiles français de l'Opéra de Paris.
Tout le vocabulaire de la danse est mis au service de ces interprètes d'exception sur une musique de Matthieu Chedid. Un pas de deux sur le lien amoureux.