Jean-Baptiste Lemoyne, 42 ans, nommé dimanche secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, des Français de l'étranger et de la Francophonie, garde son poste. Il s'est révélé ces derniers mois un efficace médiateur entre le gouvernement et les professionnels du tourisme.
Quand il était secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires
étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne a joué les pompiers sur l'un des secteurs les plus sinistrés par la crise sanitaire. Depuis mars, il s'était employé à relayer les préoccupations des professionnels du tourisme, conviés à un comité de filière hebdomadaire, et a organisé le rapatriement de 190.000 touristes français bloqués à l'étranger par la pandémie de Covid-19. Sur les réseaux sociaux, il se dit "très honoré par la confiance renouvelée du Président de la République.
Très honoré par la confiance renouvelée du Président @emmanuelmacron et du Premier ministre @JeanCASTEX pour relancer le #tourisme, être auprès des Français de l’étranger et promouvoir la #francophonie. J’aurai à coeur de poursuivre le travail avec les élus et les professionnels.
— Jean-Baptiste Lemoyne (@JBLemoyne) July 26, 2020
Apprécié pour son "humeur égale", son côté "accessible, sans prétention", il est aussi vu comme un "faux gentil" capable "de mettre les points sur les I quand c'est nécessaire", selon des professionnels. "Sa connaissance des dossiers, son côté moins vindicatif, mais aussi sa bonne relation avec les professionnels du tourisme, ont sans doute joué en sa faveur" analyse le média du tourisme, TourMag.
En couple avec la sénatrice socialiste des Pyrénées-Atlantiques Frédérique Espagnac, il affirmait en décembre à Paris Match être "tombé deux fois amoureux" à Biarritz et faire des "allers-retours Paris-Biarritz presque aussi facilement que si je prenais le métro !".
Rêvant de s'ancrer au Pays basque, il intègre la liste du maire MoDem de Biarritz, Michel Veunac pour les élections municipales. Mais il se retrouve en concurrence avec le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume. Fin janvier, tous deux jettent l'éponge sur ordre d'Emmanuel Macron.
"J'ai fait l'effort de ne pas me présenter" à la demande du président, dira-t-il sans masquer sa déception, pour résoudre une "situation absurde".
Engagé dès l'âge de 19 ans au Parti républicain, qui deviendra Démocratie libérale, il est recruté, à 25 ans, dans l'équipe ministérielle de Jean-François Copé. Elu en 2014 au Sénat dont il est l'un des benjamins, il s'apparente au groupe UMP. Il avait été le seul parlementaire LR à avoir soutenu ouvertement Emmanuel Macron avant le premier tour de la présidentielle. En macronie, il dit avoir trouvé "des convergences sur les questions économiques, sociales, et même régaliennes", avec le centre droit auquel il dit appartenir et n'avoir "pas le sentiment d'avoir trahi quoi que ce soit". "Aux primaires de la droite, j'ai soutenu Alain Juppé en pensant qu'il fallait un président fédérateur". "Et François Fillon, ce n'était plus possible" après les affaires.
Jean-Baptiste Lemoyne a deux enfants.