Dans un courrier en date du 16 avril et diffusé par le site eldiaro, ETA a annoncé avoir "dissous toutes ses structures" et "mis fin à sa fonction". De sa création en juillet 1959 à sa demande de "pardon" en avril 2018, voici les dates marquantes dans l'histoire du mouvement séparatiste basque.
L'organisation séparatiste basque ETA a annoncé avoir "dissous toutes ses structures" et "mis fin à sa fonction" après des décennies d'attentats meurtriers, dans une lettre datée du 16 avril publiée mercredi par le journal en ligne espagnol eldiario.es.
L'ETA a décidé de mettre fin à son cycle historique et à sa fonction, mettant un terme à son parcours.
"L'ETA a décidé de mettre fin à son cycle historique et à sa fonction, mettant un terme à son parcours. En conséquence, l'ETA a dissous complètement toutes ses structures et considère son initiative politique terminée", affirme cette lettre écrite en basque et portant l'emblème de l'organisation, un serpent enroulé autour d'une hache.
#ÚLTIMAHORA ETA anuncia que ha disuelto «completamente todas sus estructuras» https://t.co/M5sErFlqZe https://t.co/M5sErFlqZe
— El Diario Vasco (@diariovasco) 2 mai 2018
Depuis son premier attentat le 7 juin 1968, 829 morts sont attribués à l'ETA. Retour sur les dates clés de l'organisation
31 juillet 1959 : création, en pleine dictature espagnole, de l'ETA (Euskadi Ta Askatasuna: Patrie basque et Liberté) par un groupe d'étudiants nationalistes s'inspirant des mouvements de libération révolutionnaires.
7 juin 1968 : un policier est abattu à Saint-Sébastien, premier attentat officiellement attribué à l'ETA. L'organisation sera tenue responsable de la mort d'au moins 829 personnes en 40 ans de lutte armée.
20 décembre 1973 : l'amiral CARRERO BLANCO (homme fort du régime franquiste), est assassiné à Madrid, sa voiture pulvérisée par une bombe.
15 octobre 1977 : deux ans après la mort de Francisco FRANCO, une amnistie générale pour les prisonniers politiques (dont ceux de l'ETA), est concédée par le premier gouvernement démocratique.
1980 : année la plus sanglante de l'ETA avec au moins 92 morts dans des attentats.
Décembre 1983 : apparition des GAL, organisation para-policière responsable de 28 assassinats de militants basques jusqu'en 1987.
19 juin 1987 : attentat le plus meurtrier de l'ETA, 21 morts dans l'explosion d'une voiture piégée à Barcelone.
12 juillet 1997 : l'ETA tire deux balles dans la nuque du conservateur Miguel Angel BLANCO, âgé de 29 ans après un enlèvement de 48 heures qui tient l'Espagne en haleine. Sa mort entraîne des manifestations sans précédent de millions de personnes contre l'ETA.
16 septembre 1998 : annonce d'une trêve unilatérale et illimitée. Mais l'ETA la dénonce fin 1999 après l'échec de discussions avec le gouvernement.
17 mars 2003 : Batasuna, bras politique de l'ETA (créé en 1978), est mis hors-la-loi.
22 mars 2006 : l'organisation indépendantiste annonce un "cessez-le-feu permanent" mais un attentat à l'aéroport de Madrid (2 morts) en décembre rompt de facto la trêve. L'ETA commettra sept assassinats jusqu'à l'été 2009.
17 novembre 2008 : arrestation en France du chef militaire de l'ETA, Garikoïtz Aspiazu Rubina, "Txeroki". Ses cinq successeurs seront tour à tour arrêtés.
16 mars 2010 : dernière victime, un policier français tué lors d'une course poursuite en région parisienne.
20 octobre 2011 : l'ETA annonce "l'arrêt définitif de son activité armée" et appelle Paris et Madrid à un dialogue direct, sans succès.
Un mois plus tard, la coalition indépendantiste Amaiur (issue de la mouvance Batasuna) entre au Parlement espagnol.
24 novembre 2012 : l'ETA se dit prête à négocier avec la France et l'Espagne en vue de sa "dissolution". Fin de non-recevoir de MADRID.
8 avril 2017 : l'organisation clandestine annonce son "désarmement total" et remet à la justice française la liste de ses caches, un geste salué par Paris mais insuffisant pour Madrid.
22 février 2018 : le quotidien basque Gara annonce que l'ETA a commencé à voter sur sa dissolution.
20 avril 2018 : l'organisation indépendentiste reconnaît le "mal" qu'elle a causé pendant sa lutte armée et demande "pardon" aux victimes n'ayant pas été partie prenante dans le conflit et à leurs familles.