Deux des trois mineurs arrêtés dans l'enquête sur le meurtre d'un homme battu à mort à Pau ont été mis en examen pour "homicide volontaire" et écroués, a annoncé, mercredi 23 mai, la procureure de la République de Pau. Le troisième interpellé avait été libéré mardi. L'avocat d'un des mineurs réagit.
Les deux mineurs ont dormi en prison. Ils ont été placés mercredi 23 mai en détention provisoire. Le magistrat instructeur les a mis en examen pour homicide volontaire. Leur intention de donner la mort a donc pour l'heure été retenue. Ils sont collégien et lycéen, âgé de plus de 16 ans et 17 ans.
Projeté contre un mur
Les enquêteurs ont recueilli beaucoup de témoignages pour établir le scénario du drame qui s'est déroulé en fin de journée vendredi soir.
L'un des deux mineurs aurait violemment projeté le jeune homme contre le mur de la caserne des pompiers. Il se serait effondré. La procureure de Pau Claude Gensac décrit ainsi la scène.
"Des témoins décrivaient l'un des agresseurs comme ayant empoigné la victime et l'ayant très violemment projetée sur le mur de la caserne des pompiers, relate le procureur. Sa tête heurtait violemment le mur et l'intéressé s'écroulait immédiatement. Il n'avait par la suite aucune réaction tandis que certains de ses agresseurs les plus violents lui portaient de nombreux coups au sol."
Là d'autres jeunes seraient intervenus et la victime aurait été rouée de coups, une pluie de coups, une violence inouïe.
Selon la procureure, l’autopsie pratiquée a démontré que la victime portait des traces de coups multiples et plusieurs côtes fracturées.
Les raisons de la rixe encore floues
Une première altercation entre la victime et un mineur âgé de 16 ans a eu lieu la veille des faits, et serait à l'origine du lynchage. Le jour du drame, une autre a eu lieu entre la victime et plusieurs adolescents du quartier.Le trentenaire originaire du Burkina Faso et de nationalité française, était connu de services de police en région parisienne mais il n'avait pas fait parler de lui depuis le début de l'année. "Aucun lien n'est établi entre le passé de la victime et les faits survenus" vendredi soir, a précisé le parquet de Pau.
Il venait fréquemment jouer au football sur la plaine des jeux. Les raisons de cette rixe n'ont pas été détaillées par la Procureure mercredi lors de sa conférence de presse.
Les enquêteurs doivent aussi " identifier les autres participants aux faits, le contexte de leur survenance et éclairer sur les personnalités des différents protagonistes", a conclu la procureure Cécile Gensac.
L'avocat du lycéen écroué, maïtre Christophe Arcaute, réagit ce jeudi midi dans notre édition régionale. Il décrit un lycéen sans problème, vivant dans une famille bien intégrée. "Le temps peut basculer en un quart de seconde" précise-t-il pour expliquer comment l'adolescent a pu participer à cette rixe. Des zones d'ombre sont encore à éclaircir au cours de l'enquête. L'avocat a le sentiment à la lecture du dossier pénal que d'autres adolescents sont impliqués, sont intervenus autour de la victime.
Voici en détail ce que peut dire l'avocat de l'un des mineurs placés en détention :