Inspections dans tous les abattoirs après un nouveau cas de cruauté au Pays Basque

L'association de défense des animaux L214 a diffusé des vidéos choquantes de maltraitances infligées à des animaux dans un abattoir du Pays basque. Un nouveau scandale qui a poussé le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à ordonner des inspections dans l'ensemble des abattoirs de France.

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L'association L214 vient de révéler dans une vidéo un nouveau cas de cruauté envers les animaux dans l’abattoir intercommunal de Soule, situé dans la petite ville de Mauléon-Licharre au cœur du Pays basque
Cette vidéo dont les images sont très choquantes témoigne de pratiques d’abattage violentes. L'association L214 soulève le caractère illégal de ces abattages de bovins, de veaux et surtout d’agneaux de lait, des animaux de moins de 45 jours, pas encore sevrés. les images ont été tournées "sur une semaine" en caméra cachée, "environ deux semaines avant Pâques",


Troisième abattoir épinglé en France

"Malgré le renforcement des contrôles (...), il s'agit de la troisième vidéo révélant de tels actes de cruauté envers les animaux", rappelle le ministre, qui souligne avoir demandé dès novembre aux préfets de "s'assurer de la prévention de tout acte de maltraitance lors de l'abattage".
Des images tournées en caméras cachées par L214 avaient déjà ces derniers mois révélé des mauvais traitements dans les abattoirs d'Alès et du Vigan (Gard), tous deux temporairement fermés après leur diffusion.


L'abattoir de Mauléon-Licharre fermé

L'abattoir intercommunal du Pays de Soule, à Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), qui a été épinglé par ces militants de la cause animale a aussitôt été fermé "à titre conservatoire" par le maire de Mauléon. Le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Pierre-André Durand, a également suspendu l'agrément du site pour les activités d'abattage.
L214 a déposé plainte auprès du procureur de la République de Pau pour "sévices graves ou actes de cruauté" envers des animaux, une infraction passible de deux ans d'emprisonnement. Le procureur Jean-Christophe Muller, également saisi par le préfet, a ouvert une enquête préliminaire qui a été confiée à la gendarmerie et à la brigade spécialisée en matière vétérinaire.


S.Le Foll, indigné, demande une inspection générale

Animaux visiblement mal étourdis ou brutalisés, moutons saignés alors qu'ils présentent encore des signes de conscience, voire agneau écartelé encore vivant, les deux vidéos publiées par l'association L214 sur son site internet (www.l214.com/) montrent des "pratiques intolérables" qui ont suscité "l'indignation" de Stéphane Le Foll, selon un communiqué du ministère de l'Agriculture. Le ministre a donc ordonné mardi aux préfets de procéder d'ici un mois à des "inspections spécifiques sur la protection animale dans l'ensemble des abattoirs" du pays. "En cas de défaut avéré constaté à l'occasion de ces inspections", M. Le Foll demande "la suspension sans délai de l'agrément de ces établissements".


Une commission d'enquête parlementaire initiée par O.Falorni

Sur la base de ces inspections, le ministre "prendra les mesures qui s'imposent pour renforcer la responsabilité des opérateurs, en particulier sur la surveillance des postes d'abattage", selon le communiqué.
Les résultats des inspections seront également transmis à la commission d'enquête parlementaire "sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français", créée la semaine dernière en réponse aux scandales révélés par les vidéos de L214 et dont le député de Charente-Maritime, Olivier Falorni, est à l'origine


Le directeur de l'abattoir "dégoûté"

Les images prises à l'abattoir de Mauléon ont choqué jusqu'au directeur du site, Gérard Clémente, qui assure avoir mis tout en oeuvre, formation et équipement, pour instaurer des conditions d'abattage exemplaires. "Je suis dégoûté, c'est inadmissible", a déclaré M. Clémente, à la fois atterré et en colère, qui a reconnu dans les vidéos ses installations ainsi que deux employés, qu'il entend mettre à pied pour des actes "innommables". L'abattoir basque emploie 37 personnes dont 13 abatteurs.






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