Municipales 2020 : à Pau, la gauche se divise et la droite mise sur Bayrou

La gauche paloise avance en ordre dispersé en vue des municipales, prenant le risque de favoriser François Bayrou. Le maire sortant, patron du Modem et poursuivi pour complicité de détournement de fonds publics, repart en campagne. 

Il a fait traîner sa déclaration, avant de franchir le pas. Depuis le 31 janvier François Bayrou est officiellement candidat aux élections municipales 2020. Une décision attendue par ses partisans, et qui n'a étonné personne chez ses adversaires. 
Olivier Dartigolles, élu communiste, semblait même s'impatienter ces dernières semaines, en témoigne ce message posté le 5 janvier sur Twitter dans lequel il interpelle le maire sortant.

"Certes, le dépôt des listes est fixé au 27 février mais il faudrait vous déclarer dans les prochains jours. Vous traînez! "


Une gauche désunie

François Bayrou n'était pas pressé. L'élu Modem est un habitué des campagnes municipales. La première, il l'a menée en 1989, face au socialiste André Labarrère qui fut à la tête de la ville pendant 35 ans. Mais ce n'est qu'en 2014 qu'il arrivera à remporter ce fief socialiste et s'installer à la mairie, après une union rassemblant du centre jusqu'à l'ex UMP.


En 2020, la route pourrait sembler toute tracée. La gauche, qui a pendant tant d'années donné du fils à retordre au patron du Modem est divisée. Les tentatives de fusion entre les listes de Jérôme Marbot (Pau rassemblée, PS) et Jean-François Blanco (EELV) ont échoué.
Le désaccord porte selon Marbot sur la tête de liste. Blanco quant à lui l'explique par des divergences sur le programme, avec trop peu d'engagements sur l'environnement de la part de celui qui devrait rester son adversaire.

Olivier Dartigolles, l'élu communiste, a rejoint le 3 février la liste " Pau Rassemblé " conduite par Jérôme Marbot.
 
Une troisième liste de gauche "citoyenne, sociale et écologique"  rassemblant La France insoumise et des "gilets jaunes" est également dans la course. Elle est menée par Patrice Bartolomeo, qui lui aussi, se refuse à toute fusion. Ce dernier défend un projet où le Ric, le référendum d'initiative citoyenne, aura toute sa place dans la vie municipale.
 

Une mise en examen gênante

C'est la plus grosse épine dans le pied de François Bayrou : le maire de Pau a été mis en examen début décembre et visé du chef de "complicité de détournement de fonds publics".  La justice le poursuit en tant que responsable du Modem. Le mouvement est soupçonné d'avoir fait travailler pour son compte des assistants parlementaires de députés européens.

Soutien présidentiel

Le président Emmanuel Macron a tenu à réaffirmer son amitié au maire de Pau, un soutien ostensiblement affiché lors de la visite présidentielle dans la ville royale le 14 janvier. Une démarche loin d'être anodine à deux mois du premier tour. 
Si François Bayrou venait à se déclarer, reste désormais à savoir à quel point les électeurs palois pourraient lui tenir rigueur de ces soupçons concernant ses fonctions nationales. 

  

Le centre droit en suspens

Aucun candidat LREM ne s'est déclaré dans la ville. Le référent départemental du parti Loïc Corrégé a déjà fait savoir que son parti se rallierait à la majorité de Bayrou… en temps voulu.
Du côté des Républicains, même constat : aucun candidat ne s'est officiellement déclaré, 

Le RN veut s'implanter

Toujours à droite, Joseph Damour, ancien membre du Front national est candidat pour le parti de Nicolas Dupont-Aignan "Debout la France".

Le RN a communiqué samedi 8 février sur sa liste " Choisir Pau ", conduite par Denis Bouzon, un Palois de 46 ans.
La ville a même été qualifiée de "cible privilégiée" par le délégué départemental du département. Le Rassemblement national entend s'implanter durablement dans le paysage politique de la commune, et veut conforter son score de 15 %, obtenu aux européennes.
 
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