Béarn : accusations d'exploitation au village Emmaüs Lescar-Pau : le fondateur Germain Sarhy se défend

Mis en cause par un article de Reporterre , et accusé d'exploiter les compagnons, le fondateur Germain Sarhy dénonce des accusations "totalement erronées".

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C'est un article qui a mis le feu aux poudres. Intitulé "Derrière l'utopie d'un village Emmaüs, l'exploitation de la misère", il est publié par le site Reporterre et dénonce les conditions de travail des compagnons du village Emmaüs de Lescar, près de Pau.

Un village autosuffisant

Ce village Emmaüs, le plus grand de France, s'étend sur plus de dix hectares de terrain et accueille 120 compagnons, qui travaillent tous dans divers ateliers. La ferme, qui permet aux compagnons d'assurer leur autosuffisance, mais aussi  la cuisine, le recyclage des déchets, l'épicerie, le bar, la boulangerie... Le lieu bénéficie d'un statut d'Organisme d'accueil communautaire et d'activité solidaire  (Oacas). Un statut qui prévoit pour les personnes accueillies un habitat digne, un soutien financier de quelques centaines d'euros et un accompagnement social.
Ce village d'entraide et de solidarité, qui reçoit de nombreuses personnes exclues ou volontairement en marge de la société, a été fondé par Germain Sarhy dans les années 80. 

Le fondateur montré du doigt

C'est lui qui est visé par l'article de Reporterre. Le journaliste qui l'a écrit, alerté par d'anciens bénévoles, s'est infiltré en se faisant passer pour un citoyen désireux de donner de son temps et de son énergie. Il raconte, nombreux témoignages à l'appui, des conditions de travail harassantes, des équipements de protection inexistants, l'impossibilité pour les compagnons les plus faibles de prendre des arrêts maladie. Plusieurs décès de compagnons, qui n'auraient pas été suffisamment pris en charge médicalement,  sont également évoqués. L'attitude de Germain Sarhy à leur égard est, elle, décrite comme autoritaire, voire "stalinienne".  

Des accusations "totalement erronées", basées sur les dires de personnes "dont les comportements problématiques" ont nécessité leur départ, se défend Germain Sarhy, interrogé par  France 3 Pau Sud Aquitaine.  "Ces personnes-là sont dans le déni, nous accusent et vont dans des excès".

"Le journaliste s'est trompé de combat"

L'homme se dit très "déçu" et "surpris" par l'article de Reporterre "qui n'a aucune objectivité" et qu'il qualifie de "désinformation". "Je pense que le journaliste a voulu faire un scoop, mais il s'est trompé de combat et d'adresse. Il n'a pas compris que son article n'avait aucun sens, et il fait mal aux gens qui ont envie de créer des alternatives". 
Pour autant, Germain Sarhy assure qu'il ne portera pas plainte, refusant, affirme-t-il, de "donner de l'importance à ce genre de journalisme".

Des arrêts maladie en question

Selon l'article qui le met en cause, les compagnons qui souhaitaient poser un arrêt maladie, et donc cesser temporairement de travailler, étaient menacés d'expulsion. "Les gens qui arrivent chez nous ont des parcours de vie qui ne sont pas simples, leur santé est fragilisés, et ils sont pris en charge au niveau des soins", assure le fondateur du village. 

Quand est en arrêt maladie et qu'on doit totalement alité, il n'y a aucun problème. Mais quand on peut se mouvoir, il y a des participations symboliques qui peuvent se faire.

Germain Sarhy, fondateur du village Emmaüs Lescar-Pau

France 3 Pau Sud Aquitaine

Voir le reportage de France 3 Pau Sud Aquitaine

Enquête interne

Après la publication de l'article, Emmaüs France a diligenté une enquête interne et envoyé une délégation sur place. Une réaction "tout à fait normale" pour le fondateur du village béarnais, qui assure n'avoir aucune inquiétude. "Nous sommes totalement dans la légalité du statut Oacas", insiste-il. Les conclusions de l'enquête interne ne sont pas encore connues.
Aucune des situations rapportées dans l'article en question n'a, à ce jour, fait l'objet d'un dépôt de plainte. 

"Tout ce qui se passe ici se sait. Donc j'invite les gens qui sont dans l'interrogation à venir visiter le village et nous rencontrer. Rien n'est interdit, et c'est peut-être ça qui dérange", poursuit Germain Sarhy. 

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