Le temps d'une journée, des écoliers se sont glissés dans la peau de soigneurs animaliers au zoo d'Asson dans les Pyrénées-Atlantiques. Pour ces enfants, en situation de handicap et valides, partager ce rêve est aussi une façon d'apprendre à dépasser les différences.
Devant l'enclos des hippopotames, une dizaine d'enfants trépignent d'impatience. "Et moi, je peux lui donner ?", lance une fillette, avant de plonger sa main dans un plat rempli de salade et de morceaux de concombre. Aujourd'hui, ce sont eux les soigneurs animaliers chargés de distribuer les repas aux pensionnaires du zoo d'Asson, dans les Pyrénées-Atlantiques. Ils sont âgés de 6 à 12 ans et ont quitté leur salle de classe pour passer une journée aux petits soins des animaux.
Des enfants "ordinaires" et "extraordinaires"
La particularité de ce groupe de jeunes soigneurs est d'être composé d'enfants "ordinaires" et "extraordinaires", comme aime le dire l'association Rêve de Gosses, qui a notamment permis la réalisation de cette journée spéciale. "Ce sont des enfants cabossés par la vie, la maladie ou le handicap. Certains sont malentendants, autistes ou ont des troubles cognitifs", explique Cécile Carrère, présidente de l'association Hirond'Ailes, qui co-organise la sortie.
On veut que les enfants ordinaires aient un autre regard sur la différence, qu'ils soient solidaires, facilitent l'inclusion, leur donne des yeux pétillants !
Cécile CarrèrePrésidente de l'association Hirond'Ailes
Accompagnés par un professionnel du parc animalier, les écoliers prennent leur mission très au sérieux. "Il peut y avoir des réactions imprévisibles chez les enfants comme chez les animaux, donc il y a une vigilance accrue au niveau des règles de sécurité... On a quand même de la chance d'être dans un cadre idéal pour ce genre de rencontres. Les bêtes sont habituées à voir des humains", commente Thomas, soigneur et animateur au zoo d'Asson.
"Je voulais adopter un lémurien"
C'est maintenant au tour des lémuriens d'avoir leur portion de petits fruits. Les enfants leur tendent des raisins posés à l'intérieur de leur main. "Ah ! Il m'a croqué la main !", plaisante un écolier, avant de toucher le primate "tout doux". Certains n'hésitent pas à grimper sur le dos des enfants pour récupérer à manger. "Ils sont trop mignons, ils montent sur les gens", s'enthousiasme Ulysse.
Kylian est déjà venu au zoo d'Asson avec ses parents, mais n'avait jamais eu l'occasion de nourrir des lémuriens. "Ils sont tellement mignons et intelligents que je me suis mis à les adorer. Je voulais en adopter un à la maison, mais papou n'a pas voulu", raconte, un sourire malicieux au coin des lèvres, ce "passionné des animaux".