Congrès du MoDem : Bayrou dans la majorité, et en même temps, cultivant sa singularité

Le MoDem de François Bayrou, qui accueille samedi à son congrès Edouard Philippe et cinq autres membres du gouvernement, entend se placer au coeur de la majorité, tout en cultivant sa singularité face à l'hégémonique République en marche.

Dans un contexte de recomposition des tendances politiques, François Bayrou réélu vendredi président du MoDem à plus de 93% (il était le seul candidat), entend se réapproprier le centre.

Nous, nous avons nos atouts: un héritage, nous savons d'où nous venons. Et nous avons une structure 

a rappelé François Bayrou en ouverture de la grand-messe organisée dans un hôtel parisien, soulignant, en creux, la jeunesse et la faiblesse du maillage du parti présidentiel dans les territoires.

Une "complémentarité" entre LREM et le MoDem, résume-t-il, en exhortant à ce "que se bâtisse une organisation qui permettra de préparer les futures échéances" entre les deux formations, dont la forme reste à définir.
François Bayrou ne cesse de "défendre l'unité de la majorité" et de donner des gages de loyauté au gouvernement et au président de la République, dont il loue régulièrement les qualités humaines et politiques.

Outre le Premier ministre Édouard Philippe, qui doit s'exprimer samedi en fin d'après-midi, plusieurs membres du gouvernement se rendent au congrès:
  • les élues du MoDem Geneviève Darrieussecq (secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées)
  • et Jacqueline Gourault (ministre auprès du ministre de l'Intérieur),
  • ainsi que Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale),
  • Julien Denormandie (Cohésion des territoires)
  • et Christophe Castaner, à la fois secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement et patron de LREM.

En même temps singulier

Mais le MoDem, désormais "deuxième force parlementaire de la majorité", tel que son président aime à le rappeler, entend également faire entendre sa propre partition, face à un parti présidentiel réputé peu partageur.

"C'est un congrès de travail", a insisté l'ex-Garde des Sceaux, en préambule du week-end. Plusieurs groupes de travail doivent ainsi rendre leur rapport après avoir planché pendant plusieurs semaines sur les institutions, le développement durable ou l'éducation, par exemple.

Derrière ces idées, parfois iconoclastes, le MoDem se veut un aiguillon programmatique de la majorité, quand les députés LREM sont parfois épinglés pour un certain manque de colonne vertébrale idéologique.
Le but: gagner en visibilité politique, voir médiatique, et du poids qui en découle dans les décisions gouvernementales.

Dans cette bataille, François Bayrou met particulièrement l'accent sur le social:

Notre projet ne peut pas être accompli si on ne met pas sur le même degré d'urgence le redressement économique du pays et un projet social pour la France. Un projet social, ça n'est pas uniquement un projet de distribution d'argent public, mais que chacun des citoyens puisse saisir sa chance.


De manière plus générale, face à la recomposition en cours du paysage politique, le MoDem veut conserver sa place historique dans l'espace central. Après un rejet relatif du centre par les Républicains ou un réincarnation du centre par Agir - emmenés par des ex-LR pro-Macron - ou l'UDI prétendent également incarner le centre.

Et samedi matin, ce sont Les Centristes d'Hervé Morin qui ont annoncé "s'affranchir" de l'UDI, à laquelle ils reprochent "une ligne politique changeante et une gouvernance trop solitaire"...

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