Le maire de Pau et président du MoDem est le nouveau Premier ministre. A 73 ans, il revient au gouvernement par la grande porte sept ans après l'avoir quitté. Une nomination qui donne toute satisfaction aux élus de son parti comme le Bordelais Fabien Robert mais qui déçoit chez les socialistes comme Iñaki Echaniz, député des Pyrénées-Atlantiques qui nous détaillent leurs réactions dans notre rendez-vous politique.
En politique, la patience est une vertu qui finit souvent par payer. François Bayrou peut en témoigner. Début février l'ancien triple candidat à l'élection présidentielle claque la porte de l'exécutif. A l'époque, le Béarnais ne trouve pas d'accord avec le Premier ministre Gabriel Attal pour obtenir le portefeuille de ministre de l'éducation nationale et rentre dans ses Pyrénées natales fâché, vexé aussi par ce manque de considération de la part aussi d'Emmanuel Macron, dont il est un soutien de la première heure. Onze mois plus tard il est de nouveau dans les petits papiers du Président de la République qui après une longue semaine de réflexion lui confie les clés de Matignon.
La satisfaction du Modem
L'un des fidèles de François Bayrou, le Bordelais Fabien Robert, secrétaire général adjoint du MoDem s’en félicite : " François Bayrou a su montrer sa capacité à unir pour servir l'intérêt général. Face à la gravité de la situation il est impératif de promouvoir un large rassemblement et d'agir en responsabilité. Il y a beaucoup d’émotion. Cela me rappelle l’époque où Alain Juppé était Premier ministre et maire de Bordeaux ".
La déception du parti socialiste
Iñaki Exhaniz, le député socialiste de la quatrième circonscription des Pyrénées Atlantiques, est forcément moins enthousiaste."C’est la continuité du macronisme. Le chef de l’Etat ne tient toujours pas compte du vote des Français lors des élections législatives. Il n’y aura pas de socialistes dans ce gouvernement".
Quant à savoir combien de temps le gouvernement Bayrou tiendra, après les trois mois de l’équipe Barnier, Iñaki Echaniz est clair.
Nous avons des lignes rouges comme le rapprochement avec le Rassemblement National ou les retraites.
Iñaki EchanizDéputé socialiste des Pyrénées-Atlantiques
"Il n’y aura pas de censure automatique mais pas non plus de non censure automatique" prévient le député.
En vieux renard des coulisses de la vie politique, François Bayrou sait qu’il avance en terrain miné. Mais sept ans après avoir quitté le gouvernement en juin 2016, en raison de l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires du Modem, ce n’est pas la haute montagne qui va l’effrayer.