Les pêcheurs des gaves et les défenseurs de l'environnement déplorent l'autorisation accordée aux pêcheurs professionnels de pratiquer dans l'estuaire de l'Adour. Ils s'inquiètent des conséquences sur la ressource halieutique en montagne.
Il n'avait pas le choix. C'est ainsi que le président de la région Nouvelle-Aquitaine justifie la signature du nouveau code portuaire, autorisant la pêche au filet dans l'estuaire de l'Adour.
"Je n'avais pas la possibilité de refuser cette signature à partir du moment où le Conseil du port disait qu'il n'y avait pas de problème de sécurité. S'il devait y avoir des problèmes de sécurité, je reviendrai sur cette signature", a assuré Alain Rousset, également président du Conseil portuaire du port de Bayonne.
Le paraphe ravive la "guerre du saumon", une ancienne discorde entre les pêcheurs de l'estuaire ceux des gaves, associés aux associations de défense de l'environnement. Les premiers déploraient l'interdiction de pêcher du saumon dans le port de Bayonne. Une décision confirmée en 2019 par le tribunal administratif de Pau.J'ai fait un geste. Il appartient à l'Etat désormais de travailler avec nous, sur la ressource (halieutique, ndlr)
Les seconds, adeptes d'une pêche sportive en montagne, dénonçaient la pratique au filet dans l'estuaire, empêchant les saumons de remonter l'Adour. L'estuaire, et le port sont des passages obligés pour les poissons migrateurs, qui retournent en montagne chaque année.
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Prochaine étape : le tribunal ?
"Regardez ce gave d'Oloron. Ici on devrait voir des centaines de saumons. Pourquoi on les arrête là-bas? Monsieur Rousset a fait un mauvais choix", se désole Jacques Gjini, président de l'association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique du gave d'Oloron.Nous nous sommes battus pendant cinq ans pour arriver à quelque chose de très chouette. On avait réussi à sauver beaucoup de saumon et à nous engager dans une vraie défense de la biodiversité. Nous sommes révoltés.
La guerre du saumon ne devrait pas prendre fin de si tôt : les associations entendre bien poursuivre le combat devant les tribunaux