Ce samedi 20 avril, un incendie s'est déclaré dans une cellule de la maison d'arrêt de Pau, moins d'une semaine après un feu qui a fait une victime. Cette fois, trois surveillants ont été agressés alors qu'ils tentaient de sortir le détenu incendiaire de sa cellule.
Ce samedi 20 avril, vers 20 h 56, selon les premiers éléments dont nous disposons, un détenu de la prison de Pau aurait mis le feu à son matelas alors qu’il se trouvait seul dans une cellule. Les pompiers dépêchés sur place précisent que “le détenu de la cellule, ainsi que ceux des deux cellules adjacentes, n’ont pas été blessés”.
Fracture du nez
Lors de l’intervention des agents pour sortir le détenu de sa cellule embrasée, des surveillants ont cependant été blessés. “Ils ont voulu le mettre dans une cellule spéciale complètement vide pour éviter qu’il ne se blesse ou ne blesse quelqu’un”, indique Amélie Copin, secrétaire locale de la CGT à la maison d’arrêt de Pau.
Au moment de sortir le détenu de sa cellule, ce dernier a donné un coup de tête et s’est débattu.
Amélie Copinsecrétaire locale de la CGT à la maison d'arrêt de Pau
Résultat, l’un des surveillants écope d’une fracture du nez, lui valant huit jours d’ITT. Un second surveillant sera légèrement blessé à la main. Le troisième gardien est ressorti indemne de l'intervention. “Il lui a tout de même craché au visage”, ajoute Amélie Copin.
Le détenu est déjà connu pour ses frasques. “Il a déjà bousculé une officière la semaine dernière, ce qui lui a valu une comparution au tribunal lundi, d’où il a d’ailleurs tenté de s’échapper”, illustre la surveillante pénitentiaire. Contactée, la direction de la prison n’a pour l’instant pas donné suite à nos sollicitations.
Deuxième incendie en sept jours
Un passage à l’acte qui fait suite, selon les syndicats, à une semaine de menace. “Depuis lundi, il disait qu’il allait mettre le feu à sa cellule”, explique Amélie Copin.
Lundi 15 avril, un drame est intervenu dans l'établissement : un détenu a mis le feu à sa cellule. Il n’a pas survécu à l'incendie.
Deux incendies en une semaine, le phénomène est rare dans cette maison d’arrêt, composée principalement de “chauffoirs”, des cellules dans lesquelles sont enfermés jusqu’à sept détenus. "La mort de ce détenu a particulièrement choqué les autres”, avance Amélie Copin.
Si cette dernière ne parle pas de série, elle évoque en revanche un ras-le-bol, tant du côté des détenus que des agents, face à une surpopulation carcérale “rencontrée depuis plusieurs mois”. “Ça devient horrible. La gestion est de plus en plus compliquée. Il y a même des cellules endommagées que la prison voudrait réparer, mais faute de cellule disponible pour y déplacer les détenus, les travaux ne sont pas faits”, détaille la secrétaire locale de la CGT Pénitentiaire.
Depuis quelques mois, le taux d’occupation de la prison s’établit à 110%. En deçà tout de même de sa voisine bayonnaise qui compte deux fois plus de prisonniers que de places réelles.