Depuis vendredi dernier, l'accès aux urgences du Centre hospitalier de Pau est limité de 18 heures à 8 heures du matin. Ce jeudi, une cinquantaine de personnes a manifesté devant le Centre hospitalier de Pau pour dénoncer cette mesure.
Dans la foule clairsemée, beaucoup de blouses blanches, et trop peu d'habitants. C'est le constat dressé par la cinquantaine de personnes venue manifester devant le Centre hospitalier de Pau, ce jeudi 15 septembre. Pourtant, la situation qu'ils dénoncent concerne tout autant les employés des urgences que ses usagers.
Depuis le vendredi 9 septembre et jusqu'au 24 septembre au moins, l'accès aux urgences du Centre hospitalier François Mitterrand est filtré entre 18 heures et 8 heures du matin. Pour y accéder, il faut désormais composer le 15.
Le Samu surchargé d'appels
L'un des premiers concernés est le Samu. Le service d'aide médicale urgente voit le nombre d'appels au 15 exploser depuis une semaine. "Ca a généré plus d'activités pour nous forcément, affirme Sylvain Larbaigt, assistant de régulation de médicale au Samu 64. On parle bien d'une hausse d'une dizaine de pourcent pour l'instant."
Pour répondre à la demande, un assistant de régulation médicale a donc rejoint l'équipe de nuit, désormais composée de trois personnes. Cette situation est difficile à gérer dans un service déjà à flux tendu.
"On est une équipe de 18 personnes avec des temps partiels. Mais ces derniers sont obligés de travailler à plein temps pour pallier, et les personnes à temps plein ont toutes fait entre 120 et 240 heures supplémentaires, alors qu'on est à peine mi-septembre", reprend Sylvain Larbaigt.
Une détérioration de la prise en charge des patients
Un peu plus loin, Sandrine Baradat tente d'haranguer la foule au mégaphone. Elle se désole de voir si peu d'habitants parmi les manifestants. "Je ne suis pas tellement surprise au final car il y a une vraie banalisation de la situation des urgences avec la fermeture des services un peu partout en France, cet été", reconnaît la déléguée CGT hôpital de Pau.
La faute, selon elle, à la communication faite par le gouvernement qui se veut rassurante. "On continue de soigner les personnes en situation d'urgence, certes, mais la prise en charge est ralentie pour tous les autres patients. Aussi, cette prise en charge est faite par le médecin traitant qui n'est pas forcément disponible, et encore faut-il avoir un médecin traitant", regrette-t-elle.
Les employés des hôpitaux d'Orthez et d'Oloron solidaires
Des employés des hôpitaux d'Orthez et d'Oloron-Sainte-Marie, confrontés à la même problématique, se sont glissés parmi les manifestants. "On ne cesse de crier haut et fort qu'il y a des problèmes au niveau des urgences, regrette Guy Pisan, délégué CGT à l'hôpital d'Orthez. On le voit au CHU de Pellegrin à Bordeaux, il y a des urgentistes d'Orthez qui vont sur Oloron-Sainte-Marie... J'ai toujours eu peur pour les petits hôpitaux, mais quand je vois que même Pau ferme la nuit, il y a de quoi être inquiet."
Au Centre hospitalier de Pau, la régulation des urgences devrait durer jusqu'au 24 septembre au moins. "Nous sommes dubitatifs quant à la possibilité d'un retour à la normale. Nous restons vigilants", conclut Sandrine Baradat, déléguée CGT hôpital de Pau.
Le syndicat appelle à une nouvelle manifestation le 22 septembre prochain, devant l'Agence régionale de santé.