Déjà bien avant la saison estivale, ils avaient tiré la sonnette d'alarme. Les urgences des centres hospitaliers aquitains ont dû adapter leur accueil au manque d'effectif cet été. Mais, en ce mois de septembre, malgré le retour des soignants, beaucoup de problèmes perdurent aux urgences, notamment à Sarlat en Dordogne et à Oloron-Sainte-Marie en Béarn, où les élus se mobilisent.
A Sarlat, les urgences ne peuvent plus fonctionner comme à leur habitude avec deux médecins urgentistes sur place 24h/24. "S'il n'y a qu'un médecin sur deux, on priorise les soins vitaux. Les urgences sont ouvertes mais régulée par le 15", explique la direction.
Ainsi, un téléphone est installé à l'extérieur du bâtiment. Si des personnes se présentent ici, "elles seront systématiquement mis en contact avec le 15. elles n'ont pas de numéro à composer".
C'est le médecin au téléphone qui jugera de l'urgence, conseillera et orientera le patient, le dirigera vers un médecin ou une pharmacie ou, en cas d'urgence avérée, permettra l'ouverture de la porte et l'accès au service. Cela permet également de maintenir le SMUR en capacité à se déplacer à domicile.
Nicole Marty, la présidente du collectif du Comité de défense de l'hôpital public de la maternité de Sarlat, est dubitative. "Hier, il y avait zéro médecin (aux urgences, ndlr). Aujourd'hui, il y en a un. Il suffit qu'il y ait un malade..."
Elle insiste sur la situation particulière de Sarlat : "Nous, on est à 1h30 de tout autre centre sanitaire (Périgueux, Cahors, Brive) ! La population sarladaise est âgée. Certains n'ont pas internet, pas de téléphone portable (...), ils ne savent plus vers qui se tourner". Elle précise également que le secteur accueille de nombreux touristes et qu'il faut une réponse médicale à la hauteur.
La présidente du Comité se fait l'écho également du mal-être des personnels médicaux "en grande souffrance" qui pour certains se seraient vu refuser leurs vacances estivales ou à qui on demande "d'aller donner un coup de main" dans un autre service.
Les élus se mobilisent à Oloron
La problématique est nationale mais la situation perdure dans la plupart des centres hospitaliers : les problèmes de recrutement de personnels soignants, et surtout de médecins, obligent les établissements à s'adapter. A Oloron-Sainte-Marie, les élus qui avaient tenté d'interpeller individuellement les pouvoirs publics, ont décidé de se regrouper. Plus d’une cinquantaine d’entre eux, des vallées béarnaises, viennent d’adresser un courrier au ministre de la Santé, François Braun pour dénoncer la situation dramatique.
On se retrouve début septembre, la situation n'a pas changé.
France 3 Pau-Béarn
Car le centre hospitalier a connu plusieurs jours de fermetures des urgences depuis le mois de mai. Ici, on a cherché à mutualiser les forces de santé en collaborant avec Pau et Orthez mais le compte n'y est toujours pas.
Ces élus dont Iñaki Echaniz, député des Pyrénées-Atlantiques, réclament pour l'hôpital public, des "moyens de fonctionner et de prendre correctement en charge la population"
"L'hiver arrive..." Frédérique Espagnac, la sénatrice qui est cosignataire d'une proposition de loi le 3 août dernier visant à garantir l’égalité d’accès aux soins, le rappelle "nous sommes un territoire rural mais aussi de montagne (...). On sait à quel point les quelques minutes peuvent faire la différence entre la vie et la mort". Ce peut-être une femme enceinte, une personne âgée en difficulté ou un skieur accidenté, détaille-elle.
La crise des urgences est une des conséquences du manque d'effectif et des problèmes de recrutement à l'hôpital. C'est pourquoi cette proposition de loi suggère également de réguler le recours aux médecins remplaçants.