"L'éleveur ne doit pas mettre la main à la poche pour vacciner." Inquiétude après la découverte d'un nouveau cas de fièvre catarrhale ovine

La fièvre catarrhale ovine inquiète en Nouvelle-Aquitaine. Un nouveau cas vient d'être recensé en vallée d'Ossau, dans le Béarn. Au Pays basque, l'heure est à la prévention pour calmer les inquiétudes des éleveurs concernant le coût de la vaccination.

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La maladie est dans tous les esprits. "On sait que le moucheron est là, qu'il est infecté du virus", souffle Maider Lhapitz, responsable du service élevage à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Après de nombreux cas à l'autre bout du massif, dans l'Aude, l'Ariège et les Pyrénées-Orientales, la fièvre catarrhale ovine se rapproche dangereusement du Pays basque. "On s'y attendait, mais on espérait que ça arrive un peu plus tard." 

Rassurer la population

La présence de la fièvre catarrhale ovine (FCO) a été déclarée en Nouvelle-Aquitaine en début de semaine, quelques jours après la confirmation d'un premier foyer en France. Sa propagation dans les Pyrénées-Atlantiques n'a pas tardé. Le 10 août, la préfecture confirmait la présence d'un nouveau cas dans un élevage de Louvie-Juzon, dans le Béarn.

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"Malheureusement, avec cet effet de vent du sud et des chaleurs, il est là, il est présent, donc on va continuer de répéter nos messages de prévention", réagit Maider Lhapitz. Face à l'accélération de la propagation de la maladie, l'État a été contraint d'accélérer sa campagne de vaccination volontaire à ce lundi 12 août.

Des animaux bien nourris sont toujours plus costauds pour supporter une maladie virale et le vaccin est efficace.

Maider Lhapitz

Responsable du service élevage à la Chambre d'agriculture 64

C'est dans ces conditions que la chambre d'agriculture multiplie ses interventions dans les élevages, pour rassurer la population. "Ce n'est pas un virus transmissible à l'homme, il n'infecte ni le lait, ni la viande, il n'y a aucun souci de ce côté-là", martèle la responsable du service élevage. En revanche, la fièvre catarrhale, aussi appelée "maladie de la langue bleue", présente de graves dangers pour les animaux qui, une fois touchés, développent de sérieux symptômes tels que de la fièvre, des troubles respiratoires ou d'œdèmes de la face.

Vaccination

Dans un communiqué, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques incite les éleveurs "à se rapprocher de leur vétérinaire traitant afin d'envisager une vaccination BTV8, et protéger leurs troupeaux, ce qu'ont d'ores et déjà réalisé de nombreux éleveurs du département cette année". Ce mardi 13 août, à Iholdy, dans le Pays basque, Didier Pochelu reste inquiet. Cet éleveur de vaches et brebis a préféré prendre les devants en vaccinant ses bêtes "pour minimiser ses pertes". Mais sa décision a un coût. "2000 euros" pour l'ensemble de son troupeau. "Ce n'est pas négligeable en plus du reste sur une année où les revenus sont très bas", lâche l'agriculteur.

Face au retour de la maladie, l'État a annoncé lundi 12 août "fournir 6,4 millions de doses de vaccins gratuitement" à certains éleveurs français. Néanmoins, toutes les régions ne sont pas concernées par cette campagne de vaccination gratuite. Pour la Nouvelle-Aquitaine, qui ne bénéficie pas de cette campagne de vaccination gratuite, "le vaccin peut être prescrit par le vétérinaire traitant, mais reste à la charge de l’éleveur", précise le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

"Pas à l'éleveur de mettre la main à la poche"

"Ce serait bien que l'État prenne en charge la vaccination et les pertes aussi, car nous, on n'est responsable de rien, ce n'est pas aux éleveurs de mettre la main à la poche", peste Didier Pochelu. À ce jour, l'État n'a pas communiqué sur la possibilité d'étendre la zone de prise en charge.

La maladie peut quand même survenir, mais la vaccination diminue les symptômes et on peut éviter la mortalité qui est très élevée sur les animaux non vaccinés.

Maider Lhapitz

Responsable du serrvice élevage à la Chambre d'agriculture 64

De son côté, la chambre d'agriculture poursuit sa campagne alors que le moment est propice à la vaccination. "Le vaccin est disponible chez les vétérinaires alors qu'il ne l'était pas cet hiver. Il faut vacciner en dehors des périodes de reproduction et de période de gestation, ce qui est le cas en ce moment", rappelle Maider Lhapitz. Elle appelle aussi les éleveurs à surveiller les animaux matin et soir de tout symptôme laissant penser à la maladie.

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