VIDÉO. Meurtre et actes de barbarie. "Vous vous êtes acharnés comme deux bêtes en furie" : Leïla Abaiji et Maxime Triboulet condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité

Ce vendredi 31 mai marquait le dernier jour du procès de Leïla Abaiji et son fils Maxime Triboulet, accusés du meurtre avec actes de torture et de barbarie de Renaud Leprince à Pau, en octobre 2020. Ils sont tous deux condamnés à la perpétuité.

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"Durant toute l'instruction, on était sur huit versions différentes, la vérité ne varie jamais autant." Pour l'avocate générale Orlane Yaouanq, difficile de ne pas tiquer sur les incohérences des accusés. Au dernier jour du procès, Leïla Abaiji et son fils, Maxime Triboulet, continuent de se rejeter la faute, s'enfoncent dans des versions contradictoires. "Serais-je sereine si s'ils étaient tous les deux réinsérés dans la société ? Non", maintient fermement Orlane Yaouanq.

Ce vendredi 31 mai, la parole était donc à la défense et aux réquisitoires. Devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques, l'avocate générale demande la réclusion criminelle à perpétuité pour les deux accusés, assortie de vingt-deux ans de sûreté pour Leïla Abaiji. Après cinq heures de délibéré, ils ont tous deux été reconnus coupables.

34 coups de couteaux

Le 16 octobre 2020,Renaud Leprince était tué de 34 coups de couteaux, dont une vingtaine mortels. Le sexagénaire palois est retrouvé le visage "complètement tuméfié", "massacré." "Il a subi une horreur, une barbarie, une atrocité, une bestialité, une sauvagerie extrême, un véritable massacre", rappelle Me Carole Viellenave, avocate de la famille de Renaud Leprince. "La victime a été balayée, éclipsée par la gravité des faits", souligne d'emblée l'avocate générale Orlane Yaoucanq.

On tente de vous berner. On ne peut donner aucun crédit à leurs déclarations. Ils sont à leur place dans le box. 

Carole Viellenave

avocate de la victime

La gravité des faits, c'est justement ce qu'elle a souhaité rappeler lors de son réquisitoire, mentionnant précisément les seize pages du rapport médico-légal. Le rappel des actes est long, glaçant. "Première ignominie, des morceaux de verres découverts au fond de l'œsophage et de la trachée" puis "34 coups de couteaux. Comptez jusqu'à 34", insiste-t-elle gravement. "18 plaies à la gorge, dont certaines tranchantes. Des plaies au cœur, dans l'abdomen. Aucune zone du corps n'a été épargnée." 

Pour Orlane Yaouanq, impossible que de telles atrocités aient été commises par un seul des deux accusés. "Vous vous êtes acharnés comme deux bêtes en furie sur un homme décrit comme gentil, sans violence, incapable de réagir", lance-t-elle en direction du box des accusés.

"Le bal des menteurs"

Puis, les plaidoiries de la défense. Pour Me Benech, Maxime Triboulet "a tout perdu". "Depuis le 12 octobre 2020, il vit un cauchemar. Il a vu sa mère commettre l'irréparable. Il a ensuite assisté stupéfait à des allégations qui l'ont conduit en prison." Selon lui, aucune certitude ne permet d'affirmer l'hypothèse de deux auteurs. "Pas de témoins directs, pas de vidéo, on ne sait pas ce qui s'est passé, ni comment", argue-t-il. Me Colombani, lui aussi avocat de Maxime Triboulet, demande l'acquittement. "Vous ne rendrez pas justice en condamnant. Vous ne déshonorerez pas la justice en acquittant, même si le crime est odieux."

Le meurtre précédé d'actes de torture et de barbarie est rare dans une cour d'assises, je ne l'ai requis que trois fois, car il est difficile à caractériser. Là, je vous affirme qu'il est caractérisé.

Orlane Yaouanq

avocate générale

L'ex-petite amie de Maxime Triboulet encourt quant à elle trois ans de prison pour avoir aidé à déplacer le corps. Elle est d'ailleurs la seule à avoir reconnu sa responsabilité lors du procès. Après de longues heures de délibéré, le verdict est finalement tombé dans la soirée. Leïla Abaiji et Maxime Triboulet sont condamnés par la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à la réclusion criminelle à perpétuité.

Une grande "satisfaction" pour les victimes

À la sortie de l'audience, l'avocate générale Orlane Yaouanq saluait une décision à la hauteur de l'attente des victimes. "La cour d'assises n'a pas été convaincue par les versions des accusés, c'est un grand sentiment de satisfaction pour les victimes qui avaient un sentiment d'inachevé suite à ce procès."

Du côté des accusés, Leïla Abaiji, bien que "préparée à cette décision", "ne la comprend pas", indique son avocate. "Depuis trois ans et demi, elle clame son innocence et elle continuera." Maxime Triboulet, quant à lui, "est sonné par cette décision". "Je regrette que malgré l'absence de démonstration claire de la culpabilité de deux accusés, la cour d'assises ait fait le choix de condamner deux personnes", note Me Colombani. Les deux accusés envisagent de faire appel. 

VIDEO ⇒

Notre équipe a suivi ce procès à la Cour d'assises de Pau. Voici le compte-rendu de la dernière journée et du verdict. 

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Ce vendredi 31 mai marquait le dernier jour du procès de Leïla Abaiji et son fils Maxime Triboulet, accusés du meurtre avec actes de torture et de barbarie de Renaud Leprince à Pau, en octobre 2020. Ils sont tous deux condamnés à la perpétuité. ©France télévisions

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