C'est une mobilisation gigantesque à l'échelle de la commune : 3000 personnes, soit un tiers des habitants, sont descendues dans la rue pour sauver leur service d'urgences de l'hôpital. Et ce malgré la dernière décision de l'Agence régionale de Santé rendue hier.
Une mobilisation sans précédent. Imaginer 3 000 personnes rassemblées un mardi matin de mai devant la sous-préfecture. Il faut que le thème de la mobilisation soit très fort.
A Oloron-Sainte-Marie, au cœur du Béarn, ils l'ont fait. Il faut dire que c'est leur service d'urgences qui est en jeu. Il craque. Et il ferme faute de soignants.
Depuis début mai, il a dû fermer ponctuellement à deux reprises, par manque de personnel pour assurer le service. Le 6 mai, la mauvaise nouvelle est venue de l'ARS, l'agence régionale de Santé. Fermeture jusqu'en septembre. Le SMUR officie pendant ce temps-là.
Et brusquement lundi 9 mai, la même ARS informe que le service des urgences rouvre à compter de mercredi 11 mai à 9 heures.
Grâce à la mobilisation de la direction et des équipes médicales et paramédicales en place, il a été possible de consolider les plannings de garde et garantir ainsi la sécurité des prises en charge aux urgences.
Agence Régionale de santéSource : communiqué de presse
Dans le même temps, l'Agence appelle à n'avoir recours aux urgences qu'en cas de nécessité. " Face aux tensions rencontrées par les établissements de santé actuellement, il est important de rappeler à tous qu'avant de se rendre aux urgences, il est préférable de contacter le 15." insiste le communiqué.
L'inquiétude reste entière
Un changement radical qui n'a pas démobilisé les Oloronais et habitants du secteur ce mardi matin, preuve de leur attachement à ce service de santé et à leur hôpital. Mais un changement qui ne convient pas pour autant car réalisé avec des personnels remplaçants. Le problème du manque de personnel n'est pas résolu pour les manifestants et les soignants " L'hôpital d'Oloron, il va mal, pour nous c'est qu'un sursis en fait." affirme Angélique Lebrun, représentante CGT du personnel.
On est heureux que ça rouvre mercredi mais avec des remplaçants donc ce ne sont pas des postes pérennes. Donc tant qu'on n'aura pas des postes pérennes, on ne se sentira pas forcément en sécurité.
Angélique Lebrun, représentante CGT du personnelsource : France 3 Aquitaine
Les élus du secteur partagent les inquiétudes, comme le maire d'Oloron. "Il y a des explications structurelles et conjoncturelles à ce phénomène-là. Il faut les contourner absolument par la loi. Je sens cette fermeture comme une atteinte aux services publics dans la région."
Je la ressens comme un abandon du territoire qui ne dit pas tout à fait son nom.
Bernard Uthurry - maire d'Oloron-Sainte-MarieSource France 3 Aquitaine
Ce sentiment d'abandon des services publics se retrouve à nouveau au cœur des préoccupations et au cœur de la campagne des législatives, dans les zones rurales ou les petites villes. Et l'hôpital et ses services à la population en sont peut-être le plus fort symbole.