Pyrénées-Altantiques : des ânes et des brebis échappent à l'abattoir et entretiennent des jardins

Dans les Pyrénées-Atlantiques, l’association Tondeuses sur Pattes propose à la location des brebis et des ânes pour entretenir des terrains végétalisés. Une solution écologique et économique pour les particuliers comme pour les professionnels.

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“On ne touche plus à aucun outil depuis qu’elles sont là.”
Pour la deuxième année consécutive, Christian Marcoux a décidé de placer la pelouse du Castel du Pont-d’Oly, hôtel-restaurant de Jurançon (Pyrénées-Atlantiques) dont il est le chef cuisinier, entre les pattes expertes d’un petit troupeau de brebis.
Une opportunité saisie à la suite de sa rencontre avec Jean-Marc Souverbie, créateur de l'association Tondeuses sur Pattes.

“Quand j’ai fait sa connaissance, cela m’a ouvert les yeux sur plein de choses, sourit Christian Marcoux. Plutôt que d’emmener ces animaux à l’abattoir, on a de quoi les nourrir et leur faire passer une vie sereine. C’est valorisant de se dire que c'est à la fois un système pratique pour moi, et qui va dans le sens du bien-être animal et du respect de l’environnement.”

Plus besoin de jardiner, elles sont hyper efficaces !

Christian Marcoux, chef cuisinier du Castel du Pont-d'Oly

France 3 Aquitaine

Sur le terrain désormais vierge de toute machine, le résultat est le même, sans aucune nuisance. “Plus besoin de jardiner, elles sont hyper efficaces ! On a fait toute la saison dernière avec elles, et Jean-Marc nous les a ramenées il y a trois semaines, quand l’herbe a commencé à repousser, poursuit le chef cuisinier. On m’avait dit de faire attention, que les ânes ou les brebis pouvaient faire du bruit ou attirer des mouches, et pour un hôtel-restaurant cela pouvait être un peu sensible. Mais pas du tout ! Je n’irais pas jusqu’à dire que je gagne des clients grâce à cela, mais c’est positif dans l’image.”

Un pari gagnant pour Christian Marcoux, qui réserve parfois même quelques belles surprises. “L’an dernier, une ânesse a passé quelques semaines ici. Au bout d’un certain temps, elle était devenue grosse, on pensait simplement qu’elle avait bien mangé, raconte le chef. Mais un matin en se levant, nous avons découvert un petit âne qui venait de naître. C’était magique !”

L'écopâturage, un système gagnant-gagnant

Cette réussite conforte Jean-Marc Souverbie dans son idée, lancée au moment du confinement. Gérant d’une société d’externalisation de paie et commercial basé à Bayonne, il a vu son activité diminuer, et a trouvé le temps de faire mûrir ce projet qui n’a jamais quitté son esprit.

“Quand j’étais jeune, je m’occupais de granges et de bâtiments chez mes grands-parents agriculteurs, et je trouvais les brebis redoutables d’efficacité, se rappelle-t-il. J’ai détaillé l’idée sur 14 pages et je l’ai proposée à des collègues, des associés, des amis de différentes professions avec qui nous avons une vraie complémentarité.”

En juin 2020, l’association Tondeuses sur Pattes voit le jour, et avec elle des premières expérimentations concluantes. Au-delà de l’efficacité, c’est avant tout cette démarche engagée qui séduit les clients. “Je récupère des brebis destinées à l’abattoir, soit parce qu’elles ne produisent plus de lait, qu’elles ne peuvent plus mettre bas ou qu’elles ne suivent plus la cadence du troupeau, détaille Jean-Marc Souverbie. Des éleveurs, que j’ai faits membres d’honneur de l'association, me les donnent, et en contrepartie je fais découvrir leurs produits que j’offre à ma clientèle.”

D’une dizaine d’animaux il y a un an et demi, il a vu son troupeau s’agrandir pour compter aujourd’hui 45 brebis et quatre ânes.
Basés en vallée d’Ossau l’hiver pour être nourris au foin et soignés si besoin, ils sont ensuite répartis au printemps entre différents établissements, comme des hôtels, des restaurants, mais aussi des instituts médico-éducatifs ou des EHPAD. Un système économique (de 5 à 30 centimes d’euro le mètre carré en fonction de l’état et de la taille du terrain), et gagnant pour tous. “Cela permet de réduire l'empreinte carbone, de réduire les déchets verts, de recréer de la biomasse au sol, mais aussi de réduire le risque d’accidents du travail sur des terrains escarpés, et de s’épargner l'entretien du matériel”, résume Jean-Marc Souverbie.

En charge de la recherche de terrains et de clients mais aussi du déplacement des animaux, le créateur des Tondeuses sur Pattes manque aujourd’hui de bêtes, face aux sollicitations toujours plus nombreuses. Inspiré par une expérimentation sur les vignobles de Fronsac, il espère élargir encore son activité et prévoit déjà de proposer ses services à certains châteaux du Jurançon et du Madiran l’hiver prochain.

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