Poursuivi en diffamation par une association autour d'un projet d'orchestre pour enfants défavorisés dans sa ville de Pau, le président du
MoDem François Bayrou a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Paris.
Les juges ont estimé qu'aucun des propos pour lesquels il était poursuivi n'était diffamatoire, une décision conforme à la position du parquet.
L'éphémère ministre de la Justice en 2017 était poursuivi par El Sistema France, une association à but non lucratif s'inspirant du programme d'éducation musicale El Sistema, développé au Venezuela, qui propose l'apprentissage de la musique classique comme outil d'inclusion sociale pour enfants défavorisés.
Le 28 septembre 2015, lors du conseil communautaire de Pau-Pyrénées qui rassemble les élus de 14 communes, le maire François Bayrou s'était lancé dans une diatribe contre l'association.
El Sistema France avait commencé à travailler avec la ville en 2014 pour monter un orchestre mais la signature d'une convention de partenariat avait échoué. L'association chapeautant l'orchestre, qui devait au départ s'appeler El Sistema-Pau, avait finalement été baptisée "El Camino".
Au micro et en direct sur la Web-TV Pau-Pyrénées, accessible sur DailyMotion, François Bayrou avait accusé l'association de "vouloir se faire de l'argent sur une expérience humaniste". Selon lui, la mairie avait reçu "des offres" de l'association, qui aurait demandé "des sommes considérables simplement parce qu'ils ont déposé le nom" El Sistema.
Lors de l'audience, le 10 janvier, François Bayrou avait soutenu avoir "dit la vérité sur un dossier, en défendant l'argent public et des principes" alors que l'association entendait demander à Pau "7,5 à 15% du budget" de l'orchestre.
"Aucun des propos que François Bayrou a tenus n'était attaquable", s'est félicité son avocat, Mario Pierre Stasi, à l'issue du jugement.
La directrice générale de l'association, Pascale Macheret, avait reproché à la barre à M. Bayrou "de nous avoir traités quasiment devant tout le monde de voleurs".
El Sistema France demandait notamment 20.000 euros de dommages et intérêts.