Gouvernement Bayrou : "C'est ce qu'il restait au fond de la benne", les élus normands ne mâchent pas leurs mots

Le nouveau gouvernement de François Bayrou, marqué par la reconduction de ministres expérimentés et le retour d’anciennes figures, suscite de vives réactions. Du côté de l’opposition, les critiques pleuvent : recyclage politique, concessions à l’extrême droite et accusations personnelles rythment les premières réactions.

On connait désormais les noms des 34 nouveaux ministres et secrétaires d'État du gouvernement Bayrou. Parmi eux, trois sont normands : Élisabeth Borne, ex-Première ministre, fait son retour à l'Éducation Nationale, Sébastien Lecornu conserve le ministère des Armées, et Véronique Louwagie, devient ministre chargée du Commerce, de l'Artisanat, des PME et de l'Économie sociale.

Deux anciens Premiers ministres, des ministres démissionnaires reconduits et des anciens ministres de retour : le nouveau gouvernement de François Bayrou que le Premier ministre avait promis resserré compte 35 ministres et fait la part belle aux élus expérimentés, au détriment de la société civile. 

Les élus normands sont nombreux à avoir réagi, et certains ne mâchent pas leurs mots :

"C'est ce qu'il restait au fond de la benne"

Alma Dufour, députée LFI-NFP de la 4ème circonscription de Seine-Maritime, n'y va pas de main morte à l'annonce du nouveau gouvernement : "Le gouvernement Barnier, c'était les poubelles de la macronie. Le gouvernement Bayrou, c'est ce qu'il restait au fond de la benne."

Sur les réseaux sociaux, elle s'attaque également à la normande Véronique Louwagie (LR), la nouvelle ministre chargée du Commerce, de l'Artisanat, des PME et de l'Économie sociale "qui s’est farouchement opposée à la réduction du crédit d’impôt service à la personne", alors qu'elle aurait été condamnée l’an dernier à verser près de 16.000€ à son ex-femme de ménage qu'elle aurait employé sans contrat de travail.

"Nous devons vivre dans une autre dimension que le Président ou le Premier ministre. Je ne vois pas d'autre explication à ce recyclage infernal", s'insurge Arthur Delaporte, député PS de la 2e circonscription du Calvados. 

François Bayrou reproduit les mêmes erreurs que celles de Michel Barnier, à commencer par s'associer avec l'extrême droite.

Arthur Delaporte, député PS de la 2e circonscription du Calvados

Pour Florence Hérouin Léautey, députée socialiste de la 1ère circonscription de la Seine-Maritime, c'est "l'exaspération" : "Triste spectacle de boutiquiers incapables de former des compromis, obsédés par le démarchage individuel pour leur survie politique. Nous demandions des mesures concrètes pour améliorer la vie des Français. Depuis le 9 juin, leur seule boussole, c’est celle de l’extrême droite. La mienne reste ancrée dans l’humanisme, la solidarité et la justice sociale, fiscale et environnementale."

"Les Français ont perdu"

De son côté, Kévin Mauvieux, député RN de la 3ème circonscription de l'Eure, a indiqué ironiquement sur X : "Un grand MERCI au NFP avec tous ses partis de gauche, qui ont permis à Elisabeth Borne de redevenir Ministre. Ils ont appelé à voter pour elle : ils ont gagné. Par contre, les français ont perdu."