Séisme en Charente-Maritime : pourquoi la terre tremble dans une zone sans montagne ?

Le séisme de magnitude 5,3 s'est produit vendredi à 18h38 près de Surgères en Charente-Maritime, dans une zone qui n'est pas connue pour ses reliefs. Pourtant, cette zone est bien concernée par des mouvements de plaques tectoniques dans ses sous-sols. Guy Sénéchal, sismologue à l'Université de Pau et des pays de l'Adour, nous explique le phénomène.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ce vendredi soir, certains l'ont ressenti très fortement, d'autres un peu, d'autres pas du tout, mais la secousse a bien été enregistrée sur les sismographes de la région. L'épicentre se situe entre La Rochelle et Niort, dans le secteur de Courçon et n'a pas fait de victime et occasionné que peu de dégâts matériels. Pour l'heure, on peut dire que la secousse était entre 5 et 5.8 de magnitude, car les données nécessitent d'être affinées par les spécialistes dans les prochaines heures.

C'est ce qu'explique Guy Sénéchal, sismologue de l'observatoire de Pau, chercheur à l'université de Pau et des Pays de l'Adour. "Chaque observatoire, chaque laboratoire a sa loi d'atténuation pour calculer la magnitude. Ensuite, on va homogénéiser tout ça". "La magnitude finale sera sans doute de 5,2-5,3. Quand on a parlé de 5,8 cela me paraît exagéré".

Pourtant, c'est un chiffre assez haut dans une zone qui n'est pas montagneuse. "On pense toujours aux Alpes, aux Pyrénées, éventuellement à l'Alsace. Or, on a une sismicité régulière, pas nécessairement très marquée, qui longe la bordure sud du massif armoricain qui part en direction Sud-Est, vers le Languedoc-Roussillon (région de Montpellier). Cette sismicité est liée à de très vieilles failles qu'on appelle hercyniennes qui sont liées à une chaîne de montagnes qui existait avant les Alpes, avant les Pyrénées", qui remontent à 200-300 millions d'années, selon le spécialiste.

Comme il n'y a plus de relief aujourd'hui, au niveau de ces régions vendéennes, armoricaines, ça surprend toujours !

Guy Sénéchal

Sismologue / Université de Pau et des Pays de l'Adour

CARTE - La faille varisque ou hercynienne

Le sismologue se veut rassurant "c'est tout à fait naturel d'avoir ces failles qui sont continuellement soumises aux contraintes tectoniques et qui bougent".

Le séisme de ce vendredi 16 juin serait un "glissement de 4-5-6 centimètres" qui s'est produit "de façon assez superficielle, peut-être à deux kilomètres de profondeur". Alors que dans les Pyrénées, la sismicité serait habituellement beaucoup plus profonde, de l'ordre de "5 à 15 km de profondeur".

Magnitude ou intensité ?

Si le sismologue parle d'une magnitude de 5,2 sur l'échelle de Richter, il précise qu'il s'agit là d'un chiffre qui décrit "l'énergie libérée par le séisme. Il y a une seule valeur, c'est comme si l'on parlait de l'explosion d'une bombe, il y a plus ou moins d'énergie libérée".

On parle de magnitude, mais également d'intensité. "Il ne faut pas mélanger les deux". L'intensité, c'est le "ressenti" qui "va augmenter, plus on se rapproche de l'épicentre". Il s'agit de l'échelle MSK (de Medvedev-Sponheuer-Karnik. Cette intensité s'exprime en chiffres romains de I à XII. "À partir d'une intensité de II-III, les gens ont véritablement ressenti les vibrations et quand on entre dans une intensité de IV-V, c'est qu'on a commencé à voir des fissures et petits dégâts". "Je pense que le séisme d'hier, c'était aux alentours de V".

CARTE - Zones des zones sismiques en France

Des séismes en Nouvelle-Aquitaine

D'autres séismes ont déjà eu lieu à l'ouest de notre région, notamment en 1972 à Royan. "Depuis, on en a eu d'autres dans ce secteur, mais celui d'hier a une magnitude relativement importante qui fait qu'on a maintenant les répliques (notamment autour de 4 h du matin) de l'ordre de 5".

Mais ce séisme n'a rien à voir avec celui d'Arette, le 13 août 1967 qui a marqué les esprits en Béarn puisqu'il détruit une bonne partie du village, fait beaucoup de dégâts alentour et heureusement un seul mort et une vingtaine de blessés.

D'une magnitude similaire 5,3 et d'une intensité de VIII. Ce séisme, historique en France, était, lui, lié à la faille pyrénéenne.

CARTE interactive du zonage sismique en France

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information