Les agriculteurs et des élus des Pyrénées-Atlantiques manifestent devant la Préfecture à Pau. Ils dénoncent toujours la réforme des zones défavorisées. Les coteaux du Béarn seraient exclus. Les éleveurs seraient privés d'aides européennes vitales pour leurs exploitations.
Un sentiment d'abandon, mêlé à une forte impression d'injustice. Les agriculteurs des Pyrénées-Atlantiques ne comprennent toujours pas le futur projet de carte des zones défavorisées.
La FDSEA estime que 90 % des exploitations agricoles situées sur les coteaux du Béarn sont exclues de la listes des bénéficiaires de "l'indemnité compensatoire de handicaps naturels".
Bernard Layre, président de la FDSEA 64 va plus loin :
Les Pyrénées-Atlantiques sont le seul département de montagne en France, qui n'a pas ses coteaux classés.
Écharpes tricolores en bandoulière, des dizaines d'élus ont apporté leur soutien aux éleveurs ce midi devant la Préfecture de Pau.
Tous ont signé la pétition qui sera remise au représentant de l'Etat. Dans la foule, on retrouve aux côtés des agriculteurs, le maire de Pau et président du MODEM François Bayrou, le président centriste du Conseil Départemental des Pyrénées Atlantiques Jean-Jacques Lasserre (Force 64), et les quatre députés du département Jean Lassalle (Résistons !), David Habib (PS), Josy Poueyto et Paul Matteï (LREM)
Soutenir les agriculteurs, c'est bien ! Il faut donc aussi arrêter de soutenir les traités de libre échange #Mercosur . Cohérence. Dire la vérité....@bayrou @DavidDhabib @josypoueyto https://t.co/aaOWNrI6TF
— Olivier Dartigolles (@Dartigolles) March 5, 2018
Selon, les manifestants, le projet de redécoupage de ces territoires défavorisés n'intègre plus les communes situées sur les coteaux entre les gaves, de Gan à Salies de Béarn.
Oubliés également, les coteaux du Nord-Béarn, Arzacq, Thèze, ou Garlin.
Ecartés aussi Vic Bilh et Montaner.
Bernard Layre a fait les comptes :
Sur les 120 communes installées sur les coteaux, seules 40 répondent actuellement aux critères pour intégrer la liste des zones défavorisées.
Les petits pénalisés
Des critères fortement critiqués par les éleveurs béarnais. L'Union Européenne fixe, en effet, 8 conditions.
Les agriculteurs doivent remplir au moins 3 de ces critères pour obtenir les aides financières.
Selon la FNSEA, tous les agriculteurs des coteaux béarnais répondent à ces exigences européennes. Mais la France auraient ajouté 2 règles supplémentaires.
Deux critères économiques : le nombre d'animaux et le chiffre d'affaire par hectare. Ces données pénalisent les petites exploitations.
Installé sur les coteaux de Lasseube à quelques kilomètres de Pau, Régis Lassalle élève une quarantaine de blondes d'Aquitaine :
Je voyais le bout du tunnel. J'étais sur le point de me dégager un revenu. Et aujourd'hui, on me dit qu'on va m'enlever 7000€ par an. C'est comme si on enlevait son salaire à un salarié.
Régis a manifesté à trois reprises avec ses collègues, en février à Pau. Opérations escargots. Barrages filtrants. Des manifestations en tracteur pour faire entendre leurs revendications.
Aujourd'hui, la FNSEA appelle à une manifestation républicaine. Pas de tracteur. Mais des éleveurs et des dizaines d'élus locaux côte à côte devant la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques.
Il vont remettre une pétition au représentant de l'état. Ils demandent la suppression des deux critères économiques qui pénalisent les communes des coteaux béarnais. Des conditions qui, selon eux, fragilisent les petites fermes et freinent la politique départementale pour aider les jeunes agriculteurs à reprendre des exploitations
Regardez le reportage d'Elise Daycard et Benoît Bracot