Les petites et moyennes entreprises se battent pour leur survie pendant la pandémie. Mais selons certaines projections, la deuxième vague pourrait anéantir une grande partie de leurs efforts. Les premiers effets devraient se faire ressentir dans les prochaines semaines.
Baisse d'activités, menaces sur l'emploi, fermetures définitives… Faut-il s'attendre à un très rude hiver pour les petites et moyennes entreprises ? Les conséquences de la crise sanitaire devraient se faire durement ressentir sur l'économie d'ici quelques semaines. "Il pourrait y avoir autant de cessations d'activité sur le simple mois de novembre que sur une année complète. On va constater les dégâts de ces derniers mois", s'inquiète Sébastien Carré, délégué général de la CPME, la confédération des petites et moyennes entreprises des Pyrénées-Atlantiques.
"Jusqu'à présent, les entreprises ont pu jouer sur les curseurs. Elles ont diminué ou supprimé leur nombre d'intérimaires, elles ont moins eu recours aux saisonniers, elles ont mis en place le chômage partiel…".
L'aéronautique à la peine
Des aides d'appoint qui ne pourront pas s'éterniser. Premier secteur en difficulté dans le département : l'aéronautique. Les constructeurs assistent à un effondrement de leurs commandes et les sous-traitants trinquent. "Nous avons beaucoup de sous-traitants au premier, deuxième et troisième degrés pour des entreprises comme Dassault, Safran ou Airbus, poursuit Sébastien Carré. Je connais une entreprise avec une dizaine de salariés qui a déjà dû fermer".Le bâtiment et l'hôtellerie tiennent le coup
L'annulation des fêtes de Bayonne a également porté un coup dur à de nombreux commerçants et restaurateurs. Les boîtes spécialisées dans l'événementiel, la communication, ou même le transport de personnes sont également à la peine. "Les autocaristes souffrent beaucoup. Il y a moins de touristes, il n'y a plus de voyages scolaires ni de déplacement sportifs…", note Sébastien Carré.Quelques notes positives néanmoins : le secteur du bâtiment, mais aussi de l'hôtellerie, et notamment les chambres d'hôtes ont tourné à plein régime, avec une fréquentation estivale comparable à celle de l'été 2019. A la sortie du confinement, les touristes locaux comme franciliens, venus en nombre, ont compensé la défection des clients étrangers.
L'épidémie à la hausse dans le département
Mais l'hiver s'annonce plus rude pour les restaurateurs et les traiteurs, contraints par les jauges de fréquentation, et depuis le 15 octobre, l'interdiction des fêtes de mariages et les fêtes privées dans toute la France."La consommation avait repris, mais avec le retour en force du virus, les gens ont peur. Ils rechignent à se rendre dans les centres-villes. La crainte du couvre-feu est bien là. Et s'il devait se produire et durer jusqu'à six semaines, cela nous mènerait jusqu'à Noël", prévient Sébastien Carré.
L'épidémie de Covid-129 continue sa progression dans le département, les secteurs Bayonne Anglet Biarritz, affiche un taux d'incidence de 160 cas pour 100 000 habitants. Sur l'ensemble de département, ce taux est passé de 85 à 122 cas ces derniers jours.