Pyrénées : manifestation des bergers français et espagnols pour le retrait des ours slovènes

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté jeudi à Ainsa en Espagne contre les réintroductions d'ours dans les Pyrénées,
à l'appel d'une quarantaine d'organisations agricoles espagnoles et françaises. Une mobilisation sans précédent. 

Selon Felix Bariain, président du syndicat agricole UAG de Navarre (nord de l'Espagne):

Nous nous plaignons de la réintroduction de l'ours,
Une décision prise "sans prendre en compte la vie des villages et des éleveurs" de la région.
Nous demandons que les ours violents soient retirés des Pyrénées.

"Ours, la ruine du monde rural et de l'élevage extensif", "les ours non, des Pyrénées sûres", pouvait-on lire sur les banderoles dans des vidéos retransmises par des médias locaux.

Parmi les organisations présentes, de nombreuses branches locales de syndicats agricoles et coopératives alimentaires, ainsi que les syndicats agricoles français Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et Jeunes Agriculteurs.

Au petit matin une de nos équipe a pu rencontrer l'un de ces éleveurs, avant la manifestation.
Regardez le reportage de Nicolas Ransom et Benoît Bracot.

 

Des lâchers d'ours depuis 1996

Le programme de réintroduction des ours dans les Pyrénées, menacés d'extinction, date de 1996 et fonctionne grâce à des lâchers d'ours slovènes.
    Mais les éleveurs se plaignent régulièrement d'attaques contre leurs troupeaux, notamment côté français, en Ariège, département où la colère des anti-ours est vive.  
    Ces derniers mois, deux ours ont particulièrement concentré les critiques en France, accusée d'avoir tué des brebis des deux côtés de la frontière:
  • Goiat, un mâle d'environ 13 ans qui s'est notamment attaqué à des chevaux dans les Pyrénées espagnoles,
  • et Claverina, une femelle lâchée début octobre dans les Pyrénées-Atlantiques

 Plusieurs ONGs françaises et espagnoles ont toutefois pris la défense du plantigrade, dans un communiqué publié jeudi, affirmant que "la cohabitation avec l'ours est possible".

L'ours brun ne peut servir d'otage face aux difficultés de l'élevage de montagne pour s'adapter au nouveau contexte de l'exode rural, du manque de main d'oeuvre, des maladies et des règlements sanitaires, de la concurrence féroce des importations de viande à bas prix dans le contexte de la mondialisation.

L'ours n'a créé aucun des problèmes actuels qui rendent difficile la rentabilité de l'élevage extensif dans les Pyrénées.

Ils proposent la mise en place d'un "contrat" avec le secteur de l'élevage.

La présence de l'ours, loin d'être antinomique avec l'élevage de montagne, pourrait générer un "tourisme de nature" avec des retombées économiques non négligeables, selon eux.

    "Si dans les Monts cantabriques (Espagne), on a pu obtenir ce résultat, on peut également y parvenir dans les Pyrénées", ont relevé ces ONGs, notamment la coordination Cap Ours, côté français, et SEO Birdife, Amigos de la tierra, Fundación para la conservación del Quebrantahuesos, côté espagnol.

    Selon un décompte de la Fondation Oso Pardo en mai, environ 45 ours sont recensés dans la partie centrale des Pyrénées françaises et espagnoles, et quatre dans les Pyrénées occidentales sur les deux versants.
    
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